ADAM,
Paul (Paris, 1862 ~ 1920)
Issu
d'une famille de l'Artois, il renonça à
la carrière militaire pour s'adonner aux lettres.
Familier du salon de Robert Caze, il y rencontra Huysmans,
Hennique, Moréas, Henri de Régnier. Lui-même,
sans jamais connaître un véritable succès
de librairie, publia 35 ouvrages en 25 ans. En 1885 parut
en Belgique Chair molle, préfacé par Paul
Alexis et sous-titré «roman naturaliste»,
qui lui valut une condemnation à quinze jours de
prison (dont il fut gracié) et à mille francs
d'amende. La même année, il fondait avec
Jean Ajalbert Le Carcan, puis avec Gustave Kahn et Jean
Moréas Le Symboliste (1886), qui disparut au bout
de la quatrième livraison. Il publia ensuite, sous
divers pseudonymes, plusieurs ouvrages, notamment un Petit
Glossaire pour servir à l'intelligence des auteurs
décadents et symbolistes (1888). Abandonnant la
forme naturaliste, il se rallia au symbolisme. Il publia
alors, en collaboration avec Jean Moréas, Les Demoiselles
Goubert et Le Thé chez Miranda (2 vol., 1886).
Changeant de manière, il fit paraître Soi
(1886); La Glèbe (1887), étude de la dechéance
de l'homme des champs livré à la solitude
et à l'alcoolisme; Etre (1888). ~ En 1889, il adhéra
au mouvement boulangiste et devint secrétaire de
Maurice Barrès qui le nomma directeur du Courrier
de l'Est. Il revint aux lettres en 1890, avec En décor,
étude autobiographique, et L'Essence de soleil,
étude sur l'or, qui forment avec Etre la trilogie
des Volontés merveilleuses. Suivit une série
intitulée L'Epoque: Robes rouges (1891); Vice filial
(1891); Les Coeurs utiles (1892), etc. Enfin, à
partir de 1897, il se consacra à une vaste fresque,
Le Temps et la vie, histoire économique et sociale
de la famille d'Héricourt, qui est, au long de
130 ans, celle de la société française
depuis la Révolution.
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