AICARD,
Jean (Toulon, 1848 ~ Paris, 1921)
Fils d'un publiciste toulonnais, il commença ses études
au lycée de Mâcon; grand admirateur de Lamartine, il rendit
souvent visite au poète dans sa propriété de Milly et résolut
de marcher sur ses traces. Son état de santé obligea ses
parents à le faire revenir dans le Midi, et il entra
alors au lycée de Nîmes. Il se fit connaître de bonne heure
par plusieurs volumes de vers, dont Les Jeunes Croyances
(1867), Les Rébellions et les apaisements (1871),
Poèmes de Provence (1874) et La Chanson de l'enfant
(1875). ~ En 1870, il fit jouer à l'Odéon un acte
en vers, Au clair de la lune, que suivirent Pygmalion
(Odéon, 1872), Mascarille (Comédie-Française, 1873)
et Smilis (Comédie-Française, 1884). Sa meilleure
pièce, Le Père Lebonnard, fut jouée au Théâtre Libre
en octobre 1889, ce drame en vers avait été reçu à la
Comédie- Française en 1886, et l'auteur l'avait retiré deux
ans après à la suite de démêlés avec les sociétaires.
~ À partir de 1890, il trouva son inspiration dans l'évocation
romanesque de la Provence. Après Roi de Camargue
(1890), Notre-Dame d'Amour (1896) et Tata
(1901), il publia, en 1908, Maurin des Maures et
L'lllustre Maurin, récits dans lesquels il racontait,
dans un langage pittoresque, les exploits extraordinaires
d'un braconnier célèbre à la fois pour ses talents
de chasseur et pour sa faconde intarissable. En 1909, il
entra à l'Académie française, où il succédait à François
Coppée; il revint à la poésie pour publier Le Témoin
(1916) et Le Sang du sacrifice (1917), et fit jouer
en 1920, pour commémorer la réunion de la Provence à la
France, un drame en vers, Forbin de Solliès ou le Testament
du roi René. ~ Les relations entre Zola et Aicard semblent
avoir débuté en 1893, lorsque ce dernier fut élu membre
du comité de la Société des Gens de lettres; elles devinrent
bientôt cordiales, et quand Aicard le remplaça comme président
du comité, d'avril à novembre 1894, le romancier le soutint
fidèlement. Les deux hommes furent trois fois candidats,
en 1894-1896, au même fauteuil académique. |