ANTOINE,
André (Limoges, 1858 ~ Le Pouliguen [Loire-Atlantique],
1943)
Il commença à travailler dès l'âge de treize ans, comme
petit clerc chez un agent d'affaires, puis passa successivement,
en qualité d'employé, au bureau du Bottin et à la Compagnie
parisienne du gaz (1877). Pris très jeune par la passion
du théâtre, il fit de la figuration à la Comédie-Française,
mais échoua, en 1878, à l'examen d'entrée au Conservatoire.
Après son service militaire (1879-1883), il entra dans une
association de comédiens amateurs, le Cercle Gaulois; le
30 mars 1887, il lança dans une petite salle de Montmartre
le Théâtre Libre, dont les spectacles d'abonnement, donnés
jusqu'en 1894, inaugurèrent une véritable rèforme de l'art
théâtral. Il avait choisi de livrer bataille avec Jacques
Damour, acte tiré par Léon Hennique de la nouvelle de
Zola, et ce dernier ne tarda pas à devenir un des principaux
soutiens de son entreprise, conduite au nom du vrai et de
la représentation du réel sur la scène. Sa première campagne
au Théâtre Libre, lieu d'essai qu'il voulait affranchir
des servitudes de l'argent et des auteurs à succès,
fut suivie d'un malheureux intermède à l'Odéon: sa
codirection, avec Paul Ginisty, ne tint qu'un mois, en octobre
1896. En 1897, il fonda, boulevard de Strasbourg, le théâtre
Antoine, dont la vocation fut d'atteindre le grand public.
Rentré à l'Odeon en 1906, il quitta definitivement
le Second-Theatre huit ans plus tard, accablé de dettes.
Par la suite, il fut un des critiques dramatiques les plus
écoutés, et, par surcroît, cinéaste: parmi les oeuvres qu'il
porta à l'écran, citons La Terre et L'Arlésienne
(1921). |