AUMALE,
Henri d'Orléans, duc d' (Paris, 1822 ~ Zucco [Sicile], 1897)
Quatrième fils de Louis-Philippe et héritier du dernier
des Condé, il fit ses études au lycée Henri IV et fut nommé
capitaine d'infanterie à l'âge de dix-sept ans. Il
se distingua par des faits d'armes en Algérie, fut promu
lieutenant général en juillet 1843, et commanda, à partir
de septembre, la division de Constantine. Il épousa en 1844
Marie-Caroline-Auguste de Bourbon, fille du prince de Salerne,
et devint, en septembre 1847, gouverneur général de l'Algérie,
en remplacement du maréchal Bugeaud. En 1848, il se retira
en Angleterre, où il se consacra aux études historiques
et à la bibliophilie; dès 1855, il communiqua à ses
amis les premiers chapitres de son Histoire des princes
de Condé, qui allait paraître, en sept volumes, de 1869
à 1896, et, en décembre 1855, il découvrit, près de
Gênes, le manuscrit enluminé Les Très Riches Heures du
duc de Berry. ~ Elu député de l'Oise en février 1871,
puis, en décembre, après son retour en France, membre de
l'Académie française, il fut réintégré dans l'armée en 1872,
avec le grade de général de division. Il fit reconstruire,
de 1876 à 1882, le château de Chantilly, et enrichit
en même temps ses célèbres collections, qui allaient constituer,
après sa mort, le musée Condé. En juillet 1886, il fut rayé
des cadres de l'armée à la suite de la loi du 23 juin,
qui excluait de toute fonction publique les membres des
familles princières. Il adressa au président de la République,
Jules Grévy, une protestation indignée, et fut invité, deux
jours plus tard, à passer la frontière. Son deuxième
exil dura trente-deux mois, jusqu'en mars 1889. Pendant
les dernières années de sa vie, il continua d'agrandir le
futur musée Condé, qu'il avait légué à l'Institut de
France, avec tout son domaine, dès 1884. |