BARRÈS,
Maurice (Charmes [Vosges], 1862 ~ Neuilly, 1923)
Il fit ses études à Nancy et vint à Paris en 1882,
sous prétexte de terminer sa licence de droit. Il y fréquenta
le cénacle de Leconte de Lisle et les milieux symbolistes,
écrivit quelques articles pour La Jeune France et
fonda, en 1884, une revue éphémère, Les Taches d'encre.
En 1888, il publia le premier roman de la trilogie du Culte
du moi, Sous l'oeil des Barbares, que suivirent
Un homme libre (1889) et Le Jardin de Bérénice
(1891). En janvier 1889, il lança à Nancy un journal
boulangiste, Le Courrier de l'Est, et en octobre,
il fut élu député de Meurthe-et- Moselle. Candidat malheureux
à Neuilly, lors des élections législatives de 1893,
il fit jouer au Théâtre Libre, en février 1894, une pièce
interdite par la censure théâtrale, Une journée parlementaire,
puis devint, en septembre, directeur du quotidien La
Cocarde. En 1894 également parut Du sang, de
la volupté et de la mort, recueil de textes suscités
par ses voyages en Italie (1887-1893) et en Espagne (1892).
~ De 1897 à 1902, il publia les trois volumes du Roman
de l'énergie nationale ~ Les Déracinés, L'Appel au
soldat, Leurs Figures ~ qui firent de lui un des maîtres
à penser du nationalisme. Il prit violemment parti
contre Alfred Dreyfus, fut élu, en mai 1906, député du premier
arrondissement de Paris, qu'il représenta jusqu'à sa mort,
et entra, en 1907, à l'Académie française, au fauteuil du
poète Heredia. ~ En 1913, il publia La Colline inspirée,
roman auquel il avait travaillé pendant près de six ans.
L'année suivante, il fit un voyage au Proche-Orient, qui
lui inspira son dernier livre, Une enquête au pays du
Levant (1923), et fut nommé président de la Ligue des
patriotes, en remplacement de Paul Déroulède. ~ Ses Carnets
nous apprennent qu'il déjeuna avec Zola le 25 novembre 1897,
puis de nouveau le 1er décembre; le 7 décembre, les deux
romanciers assistèrent au premier - et dernier - «dîner
Balzac», avec Paul Bourget, Anatole France, Alphonse
et Léon Daudet. En mars 1908, il protesta, à la Chambre,
contre le transfert des cendres de Zola au Panthéon. |