BERTHELOT,
Marcelin (Paris, 1827 ~ 1907)
Fils d'un médecin, il fut reçu docteur ès sciences en 1854,
avec une thèse sur les Combinaisons de la glycérine avec
les acides, et reproduction artificielle des corps gras
neutres, d'où il tira sa célèbre théorie des alcools
polyatomiques. Professeur de chimie organique à l'Ecole
supérieure de pharmacie en 1859, et au Collège de France
en 1865, il participa, en 1867, à la création de l'École
pratique des hautes études, où il devint par la suite président
de la section des sciences physiques. Président du comité
scientifique de défense pendant le siège de Paris, il s'occupa
notamment de la fabrication de nitroglycérine et de dynamite.
Membre de l'Académie de médecine dès 1863, il entra, dix
ans plus tard, à l'Académie des sciences, où il devait remplacer
Pasteur comme secrétaire perpétuel. Inspecteur général de
l'enseignement supérieur en 1876, et président, en 1878,
de la commission des substances explosives, il fut élu,
en 1881, sénateur inamovible. Il fut ministre de l'Instruction
publique dans le cabinet Goblet (1886-1887), puis ministre
des Affaires étrangères dans le cabinet Léon Bourgeois (1895-1896).
En 1900, il fut élu membre de l'Académie française. ~ Ses
travaux scientifiques ~ il publia plus de 600 mémoires ~
portèrent surtout sur la synthèse chimique et sur la thermochimie,
et l'industrie tira un grand parti de ses découvertes. Libre
penseur et défenseur des institutions républicaines, il
croyait fermement à l'efficacité morale et sociale
de la science: citons ses ouvrages Science et philosophie
(1886) et Science et libre pensée (1905). ~ Zola
prononça un discours au banquet de 800 couverts qui fut
offert à Berthelot, le 4 avril 1895, par l'Union de la jeunesse
républicaine (O.C., t. XII, p. 699-700). Ce dernier
fut le modèle du personnage de Bertheroy dans Paris,
«une des gloires les plus hautes de la France, à qui
la chimie devait les extraordinaires progrès qui en ont
fait la science mère, en train de renouveler la face du
monde» (ibid., t. VII, p. 1256). |