BOURGET,
Paul (Amiens, 1852 ~ Paris, 1935)
Fils aîné du mathématicien Justin Bourget, il fit de solides
études classiques, mais il abandonna bientôt la philosophie
grecque pour se consacrer aux lettres. D'abord favorable
aux romanciers de la nouvelle école, admirateur d'Emile
Zola, qu'il connut en 1876, et un des fidèles du «Boeuf
nature», il se détacha du naturalisme avec ses Essais
de psychologie contemporaine, publiés dans la Nouvelle
Revue du 15 novembre 1881 au 15 décembre 1882, suivis
des Nouveaux Essais (1884). Son roman Le Disciple
(1889) relança la polémique que Brunetière entretenait dans
la Revue des deux mondes contre le roman naturaliste
et expérimental. Bourget devint le maître du «roman
psychologique», «de l'analyse intime, de la vie
intérieure, de la dissection des passions, au point de vue
du bonheur individuel et de la morale, sans en étudier le
contrecoup sur les grandes masses humaines, sur le terrain
social d'une civilisation» (Zola, O.C., t. XII,
p. 669). ~ Parmi ses très nombreuses oeuvres, qui connurent
un grand succès, citons: Cruelle Enigme (1885), Crime
d'amour (1886), André Cornélis (1887), Mensonges
(1887), Un coeur de femme (1890), La Terre promise
(1892), Cosmopolis (1892), L'Etape (1902),
Un divorce (1904), L'Emigré et Le Démon
de midi (1906). Il écrivit aussi, outre les Essais,
deux volumes d'Etudes et portraits (1888), un récit
de voyage, Sensations d'Italie (1891). ~ Bourget
avait retrouvé la foi catholique (il exprima sa profession
de foi dans le premier tome de ses Oeuvres complètes,
en 1899, se confessa et communia le 21 juillet 1901). Il
professait des opinions monarchistes, qu'il affirma dans
sa réponse à l'Enquête sur la monarchie de Charles
Maurras (1900-1909). |