BRANDES,
Georg (Copenhague, 1842 ~1927)
Après des études de philosophie au cours desquelles il s'imprégna
de la pensée de Hegel, Georg Brandes s'orienta très jeune
vers la critique littéraire. Bientôt influencé par la méthode
critique de Sainte-Beuve, puis surtout de Taine, il écrivit
sa thèse sur L'Esthétique française contemporaine
(1870). Un voyage en Angleterre et en France lui permit
de rencontrer John Stuart Mill, Taine et Renan. Dès lors,
il chercha à faire connaître en Scandinavie la littérature
moderne des autres pays d'Europe, en particulier le naturalisme,
puis la pensée de Nietzsche; il donna en même temps une
audience aux écrivains scandinaves, parmi lesquels Ibsen,
Strindberg et Kierkegaard. ~ De 1874 à 1878, il dirigea
avec son frère Edvard une revue, Det Nyttende Aarhundrede,
qui lui permit de diffuser ses idées. Il travailla parallèlement
à une importante série d'études sur Les Grands Courants
de la littérature du XlXe siècle: La Littérature des émigrés
(1872), L'Ecole romantique en Allemagne (1873), La
Réaction en France (1874), Le Naturalisme en Angleterre:
Byron et son groupe (1874), L'Ecole romantique en
France (1882). Vinrent ensuite Auteurs et oeuvres
de la littérature en Europe (1883) et Les Propagateurs
des idées modernes (1884), ouvrages auxquels il avait
travaillé pendant son séjour à Berlin (1877-1882),
après que la chaire d'esthétique de l'université de Copenhague
lui eut été refusée en raison de ses opinions radicales.
On lui doit également des monographies sur Kierkegaard
(1877), Benjamin Disraeli (1878), Björnson et Ibsen (1882),
etc. Mais c'est dans sa dernière période que parurent les
plus importantes de ses études biographiques, sur Shakespeare
(1895), Goethe (1915), Voltaire (1916-1917), Napoléon et
Garibaldi (1917), Jules César (1918), Michel-Ange (1921).
En 1925, il publia un essai rationaliste sur La Légende
de Jésus. Il mourut oublié, malgré l'essor important
qu'il avait donné aux lettres scandinaves et européennes
en général. |