CLEMENCEAU,
Georges (Mouilleron-en-Pareds [Vendée], 1841 ~ Paris, 1929)
Il acheva à Paris des études de médecine (1865). Il
se mêla alors à la jeunesse républicaine et écrivit
dans des feuilles d'opposition: Travail, auquel participa
Zola (1860-1862), Le Matin. Il séjourna en Angleterre
(juillet 1865), puis aux Etats-Unis, où il resta quatre
ans. Revenu en France, il exerça la médecine. ~ Nommé le
5 septembre 1870 par Arago maire de Montmartre, il prescrivit
aussitôt l'enseignement laïc dans son quartier. Elu le 8
février 1871 à l'Assemblée nationale, il fut un des
107 députés qui repoussèrent les préliminaires de paix.
Sous la Commune, il joua un rôle de conciliateur, mais il
ne put empêcher l'exécution des généraux Lecomte et Clément
Thomas. Après la répression, il démissionna de l'Assemblée
nationale. Réélu député le 20 février 1876 dans le XVIIIe
arrondissement, il figura, le 16 mai 1877, parmi les 363
opposants au ministère de Broglie. ~ Chef incontesté de
l'extrême-gauche, constamment réélu jusqu'en 1893, il demanda
la révision de la Constitution, l'adoption d'un vaste plan
d'éducation nationale, des réformes économiques et sociales,
et dirigea de vigoureuses attaques contre la politique d'expansion
coloniale. Il fut partisan, puis adversaire du général Boulanger.
L'affaire de Panama fournit l'occasion de l'abattre: il
échoua au renouvellement législatif de 1893. ~ Il revint
alors aux lettres et au journalisme. Il mena campagne pour
la révision du procès de Dreyfus, successivement dans La
Justice, L'Aurore
et Le Bloc. ~ Sénateur du Var en 1902, ministre de
l'Intérieur dans le cabinet Sarrien (mars 1906), chef du
gouvernement d'octobre 1906 à juillet 1909, il contribna
à la politique de séparation de l'Eglise et de l'Etat,
et réprima l'agitation syndicaliste, s'attirant l'hostilité
déclarée des socialistes. ~ En 1913, il fonda L'Homme
libre, qui devint L'Homme enchaîné, pour dénoncer
la censure. Le 19 novembre 1917, à la demande de Poincaré,
il forma un nouveau cabinet et conduisit la France à la
victoire. Président de la conférence de la Paix en 1919,
il se retira des affaires publiques après la signature du
traité de Versailles, et se mit à écrire: Démosthène
(1926), Au soir de la pensée (1927), deux volumes
de réflexions personnelles.
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