CRÉMIEUX,
Adolphe (Nîmes, 1796 ~ Paris, 1880)
Issu d'une famille de rabbins originaires de Crémieu, il
fit des études de droit à Aix et devint avocat, à Nîmes,
en juillet 1817. Il se distingua vite en défendant les opprimés,
en particulier les juifs. Il vint se fixer à Paris en 1830,
se fit le soutien de la communauté israélite. ~ Il fut élu
contre le candidat officiel aux élections législatives,
à Chinon, le 9 juillet 1842, puis réélu en 1846. Il
se posa en adversaire de Guizot, prit part à la campagne
des banquets. En 1848, il fut ministre de la Justice du
gouvernement provisoire et le resta jusqu'au 5 juin. Il
soutint la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la
présidence de la République, mais il devint très vite un
des adversaires irréductibles du futur empereur. Réélu à Chinon
le 13 mai 1849, il se porta de plus en plus vers l'extrême
gauche. Arreté au coup d'Etat, emprisonné à Mazas pendant
quelques jours, il abandonna la vie politique, s'occupa
de la Confédération internationale des juifs, revint à la
franc-maçonerie. ~ En 1869, il passa de l'opposition passive
à l'opposition active. Il fut élu député le 22 novembre.
Il siégea à gauche et devint un des chefs de l'opposition.
Il revint, dans le gouvernement provisoire du 4 Septembre,
au ministère de la Justice. Il fut envoyé, le 13, à Tours,
pour y organiser une délégation de pouvoirs avec Glais-Bizoin
et l'amiral Fourichon. Il détint, jusqu'à l'arrivée de Gambetta,
l'ensemble des ministères civils, et ne s'effaça qu'à contrecoeur
devant lui. Il publia les 30 décrets (dits décrets Crémieux)
qui tendaient à la naturalisation collective et obligatoire
de tous les israélites d'Algérie. Il fut battu aux élections
de 1871, mais élu en 1872 à Alger. Il siégea à gauche
et fut mal accueilli à la Chambre. Il devint sénateur
inamovible le 15 décembre 1875. |