CYON,
Élie de (Felsch [Russie], 1843 ~ Paris, 1912)
Elève de Ludwig, il fut, dès 1867, professeur de physiologie
à la faculté des sciences de Saint-Pétersbourg et,
de 1872 à 1875, à l'Académie de médecine de la
même ville. Il fit de nombreuses découvertes médicales fondamentales:
innervation du coeur (1866), identification d'un nerf dépresseur
ou nerf de Ludwig-Cyon (1866), etc. En 1875, à la
suite de dissensions politiques, il quitta son pays, vint
en France, où il avait déjà travaillé auprès de Longet et
surtout de Claude Bernard. A la mort de ce dernier, il abandonna
la science pour se consacrer à la politique. ~ Il devint
alors, en 1881, avec Jules Simon, directeur du Gaulois,
qui publia Pot-Bouille en feuilleton du 23 janvier
au 14 avril 1882. En 1886, Juliette Adam lui céda la direction
de la Nouvelle Revue. Publiciste distingué, il écrivit
un grand nombre d'articles sur des questions politiques
et financières, fut un des initiateurs de l'alliance franco-russe,
et publia des brochures ~ quelques-unes à sensation
~ : Nihilisme et anarchie. Etudes sociales (1892);
Histoire de l'entente franco-russe. Documents et souvenirs
(1895); Les Finances russes et l'épargne française
(1895); Les Deux Politiques russes (1898), etc. ~
Revenant à la science vers 1897, il poursuivit, à Berne,
ses recherches sur les glandes à sécrétion interne,
et écrivit d'importants articles du Dictionnaire
de Ch. Richet. Reprenant ses recherches sur l'orientation,
il considéra la question du point de vue de la psychologie,
et publia des études significatives: «Les bases naturelles
de la géométrie d'Euclide» (Revue philosophique,
1901); «La réfutation de l'apriorisme kantien»
(Revue scientifique, 1908); «Sensations et perceptions:
une nouvelle théorie de leur mécanisme» (ibid.,
1910). Son dernier livre, Dieu et science (1910),
traduit ses préoccupations métaphysiques. |