DAUDET,
Julia (Paris, 1844 ~ Chargé [près d'Amboise], 1940)
Parisienne de naissance, son enfance s'écoula dans une famille
bourgeoise où le goût d'écrire était commun à plusieurs
de ses membres. Son frère, Léon Allard, publia des romans
et des chroniques agricoles; son neveu, Jacques Allard,
fut longtemps secrétaire de rédaction à L'Action
française. A dix-sept ans, elle écrivait des poèmes
pour L'Art, sous le pseudonyme de Marquerite Tournay.
Elle collabora bientôt au Musée universel et à L'Evénement;
elle publia des essais et des chroniques littéraires, sous
la signature de Karl Steen, dans le Journal officiel
et dans d'autres revues. ~ Le 27 janvier 1867, elle épousa
Alphonse Daudet, dont elle fut l'inspiratrice et la conseillère.
Il raconta leur collaboration dans Histoire de mes livres:
«Pas une page, écrit-il, qu'elle n'ait revue et retouchée.»
Elle attira, dans son salon de la rue de Bellechasse et
dans celui de Champrosay, des artistes et des écrivains
de renom: Loti, France, Rollinat, Maupassant, les Goncourt,
Flaubert, Zola, Barbey d'Aurevilly, Tourguéniev, Dumont,
etc. ~ Elle écrivit une vingtaine de volumes de prose ou
de poésie: Impressions de nature et d'art (1879);
L'Enfance d'une parisienne (1883); Fragments d'un
livre inédit (1884); Enfants et mères (1889);
Reflets sur le sable et sur l'eau (1903); Miroirs
et mirages (1905); Au bord des terrasses (1906);
Souvenirs autour d'un groupe littéraire (1909); Les
Archipels lumineux (1913); Journal de famille et
de guerre, 1914-1919 (1920). ~ Elle eut deux
fils: Lucien et Léon, ce dernier polémiste virulent, partisan
de Drumont et de Charles Maurras, et une fille, Edmée, dont
la mort assombrit sa vieillesse. Elle était membre du jury
Fémina, chevalier de la Légion d'honneur. Jules Lemaître
a rendu hommage à son talent dans Les Contemporains.
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