DRUMONT,
Édouard (Paris, 1844 ~ 1917)
Employé à la préfecture de la Seine, il quitta rapidement
l'administration pour le journalisme: L'Uniuers, Le Nain
jaune, Le Contemporain. La Revue de France, Le Gaulois,
La Liberté (critique dramatique), Le
Bien Public, Le Petit Journal (critique d'art),
etc. Il se fit d'abord connaître par la publication de plusieurs
ouvrages non politiques: Les Fêtes nationales à Paris
(1878), Mon Vieux Paris (1878), Le Dernier
des Trémolin (1879). ~ Appelé à la direction du
Monde en 1886, il publia, en avril de la même année,
La France juive, véritable manifeste de l'antisémitisme,
qui atteignit vite la 150e édition, et valut à son
auteur, en même temps que la notoriété, une condemnation
à une forte amende et deux duels. Drumont publia ensuite,
dans la même veine, La France juive devant l'opinion
(1886), La Fin d'un monde (1889), La Dernière
Bataille (1890), Le Testament d'un antisémite
(1891), Le Secret de Fourmies (1892). Pour donner
plus d'ampleur à sa campagne, il lança le 20 avril
1892 La Libre Parole, avec comme sous-titre: «La
France aux Français». ~ En mai 1898, à la favour des
émeutes antisémites d'Alger, Drumont fut élu député de cette
ville. A la Chambre, il se proclama chef du parti anti-juif.
Il s'opposa vivement à la révision du procès de Dreyfus
(1897-1898); il réclama des poursuites contre Zola; il réclama
l'abrogation du décret Crémieux (1899)... ~ Battu aux élections
générales du 27 avril 1902, il reprit son métier de journaliste
et d'écrivain. Le 22 février 1915, il prit la direction
du journal Le Peuple français. Sa mort, en 1917,
passa presque inaperçue. |