DURANTY,
Edmond (Paris, 1833 ~ 1880)
Il n'était pas le fils de Prosper Mérimée, comme on l'a
dit, mais celui de Louis-Edmond Anthoine, auditeur au Conseil
d'Etat (1833), inspecteur de la compagnie d'assurances La
Nationale, puis magistrat. Il fut élevé par sa grand-tante
paternelle, en Gironde, au château de Néac, et fut élève
au collège Chaptal à Paris, en 1844-1845. Il fut admis,
sous le nom d'Edmond Anthoine, comme employé à l'administration
centrale des Domaines et forêts de la couronne, en 1853.
Mais il démissionna le 4 juillet 1857 et se consacra dès
lors au journalisme, comme critique d'art, et à la
littérature. ~ Ami de Champfleury, il entra le 13 novembre
1856 au Figaro, et, deux jours plus tard fit paraître
le premier numéro d'une revue qu'il venait de créer avéc
Jules Assézat et le Dr Thulié, Le Réalisme.
Ce périodique, qui soutenait Courbet, n'eut que six numéros.
Duranty publia en 1858, non sans succès, dans Le Pays,
Les Malheurs d'Henriette Gérard. L'année suivante, il
devint le «salonnier» du Courrier de Paris,
puis, en 1864, il entra au Progrès de Lyon où il
donna, à partir du 11 décembre, une «Correspondence
littéraire». ~ C'est alors qu'il connut Zola, employé
à la librairie Hachette, et qu'il cita ses Contes
à Ninon dans Le Progrès de Lyon du 16 décembre
1864. L'estime et l'amitié que les deux hommes se portèrent
n'allaient pas se démentir, malgré leurs opinions esthétiques
divergentes. Zola aida, dans la mesure du possible, son
ami, qui vivait difficilement. Duranty était un des fidèles
du café Guerbois et un ami de Manet. Ce fut probablement
lui qui mit en rapport le peintre et le romancier, et qui
introduisit ce dernier au Guerbois. ~ Duranty collabora
comme critique d'art à la Revue de Paris, La Rue,
L'Eclair, Paris, Paris-Journal, La Vie parisienne, la
Gazette des beaux-arts, etc. A ce titre, il fit beaucoup
pour faire reconnaître Manet et les autres peintres de la
jeune génération. Les comptes rendus du Salon de 1869, qu'il
fit dans Paris le brouillèrent avec Fantin-Latour et Manet.
Ce dernier, après uné vive apostrophe, le gifla, le dimanche
20 février 1870. Les deux hommes se battirent en duel le
23, et se réconcilièrent le dimanche suivant. Zola avait
été le témoin de Manet. Duranty publia, en 1876, La Nouvelle
Peinture étude dans laquelle il défend le réalisme et
l'impressionnisme. ~ Comme romancier, il fit encore paraître
en feuilleton plusieurs romans, dont Les Combats de Françoise
Du Quesnoy en 1868, dans L'Evénement illustré
(édition de province), sous le titre Les Combats de Françoise
d'Hérilieu, et Le Chevalier Navoni dans L'Avenir
national en 1872, qui n'eurent pas de succès. ~
Zola l'appuya dans la presse et auprès de l'éditeur Charpentier.
Il fut son exécuteur testamentaire. Il écrivit la notice
du catalogue des livres et des tableaux de l'écrivain vendus
les 28 et 29 janvier 1881 au profit de Pauline Bourgeois,
sa compagne, laissée dans la misère. |