DURET,
Théodore (Saintes, 1838 ~ Paris, 1927)
Héritier d'un riche notaire, sa fortune lui permit de vivre
et de voyager à sa guise. En 1863, il lui prit fantaisie
de se présenter aux élections législatives, à Saintes, comme
candidat «libéral non administratif». Il n'eut
que 5 000 voix. Il voyagea ensuite pour le compte d'une
maison de cognac dans laquelle sa famille avait des intérêts,
en Egypte, en Inde, en Chine, au Japon. Amateur d'art averti,
il en rapporta une belle collection d'estampes et de bibelots.
En 1865, il se rendit au Portugal et en Espagne, où il rencontra
Manet, dont il devint un grand ami et qui, probablement,
le mit en rapport, peu après, avec Zola. ~ Vers 1867, il
vint se fixer à Paris. En 1868, il collabora au Globe
de Mille-Noé, puis fut un des fondateurs de La Tribune
française, où il fit entrer Zola. Il fut, sans succès,
candidat d'opposition aux élections de 1869 à Saintes.
Pendant la Commune, il accepta d'être adjoint au maire du
IXe arrondissement, et n'échappa que par miracle
à la répression. Pour se faire oublier, il entreprit
un voyage autour du monde avec Cernuschi. Ils visitèrent
essentiellement l'Extrême-Orient. ~ A son retour à Paris,
en 1872, il se consacra à la critique d'art. Il soutint
Manet et les peintres impressionnistes, dont il était devenu
l'ami. Il composa diverses études: Les Peintres français
en 1867 (1867); Voyage en Asie (1874); Histoire
de quatre ans, 1870-1876 (1876); Les Peintres impressionnistes
(1878); L'Art japonais (1882); Histoire d'Edouard
Manet et de son oeuvre (1902); Cézanne (1914);
Van Gogh, Vincent (1916), etc. ~ Il garda toujours
des relations très amicales avec Zola, qu'il soutint pendant
l'affaire Dreyfus. Après la mort de l'écrivain, il resta
en contact avec Alexandrine qu'il conseilla pour le monument
élevé à la gloire de son mari, à Paris. Il fit
don d'une partie de sa collection au musée Cernuschi et
à la Bibliothèque nationale. |