ESTERHAZY,
Ferdinand (Paris, 1847 ~ Harpenden [Angleterre], 1923)
Fils du général Walsin-Esterhazy, qui appartenait, par bâtardise,
à la branche française d'une des plus illustres familles
de Hongrie, il perdit son père à l'âge de neuf ans.
Après des études au lycée Bonaparte, il entra, en 1865,
à la faculté de droit de Paris. En 1866, se présenta
sans succès au concours d'entrée de Saint-Cyr, puis, en
1868, s'engagea dans les zouaves pontificaux. Promu sous-lieutenant
dès 1869, il passa l'anné suivante, avec le même grade,
à la Légion étrangère. Il prit part à la
guerre de 1870-1871, fit un stage en Algérie, et devint
en 1874 officier d'ordonnance du général Grenier, à Paris.
~ C'est alors qu'il découvrit la «dolce vita»
parisienne: il fréquenta plusieurs cercles, s'initia aux
spéculations boursières et eut de nombreuses liaisons, notamment
avec la célèbre «horizontale» Léonide Leblanc.
Grâce à la protection de celle-ci, il fut détaché,
en 1877, au Service des renseignements, où il fit la connaissance
du capitaine Joseph Henry. De 1881 a 1882, il servit en
Tunisie, avec le 135e d'infanterie. En 1886, lorsque
ses affaires de coeur étaient dans une mauvaise passe, il
épousa une jeune femme de vingt-deux ans, Anne de Nettancourt.
~ Son mariage ne fit rien pour améliorer sa situation financière,
déjà irrémédiablement compromise, et il ne tarda pas a se
trouver aux abois: en juillet 1894 ~ il avait alors le grade
de commandant ~, il offrit ses services à l'attaché
militaire allemand, Maximilian von Schwartzkoppen. Dénoncé
par Mathieu Dreyfus en novembre 1897, comme le véritable
auteur du bordereau qui avait été à l'origine de l'affaire
Dreyfus, il fut acquitté par le conseil de guerre le 11
janvier 1898. Mis en réforme le 31 août, après la découverte
du faux Henry, il s'exila en Angleterre, où il fut, de 1903
à 1906, le correspondant londonien de La Libre Parole.
A partir de 1908, il vécut à Harpenden, dans le Hertfordshire,
où il dissimula son identité sous le nom du comte Jean de
Voilemont. De 1911 à 1917, il envoya des articles au journal
d'Ernest Judet, L'Eclair. |