FLAUBERT
Gustave (Rouen, 1821 ~ Croisset, 1880)
Fils du chirurgien-chef de l'Hôtel-Dieu de Rouen, où il
naquit, il fit ses études au collège de cette ville (1832-1840).
Il se passionnait déjà pour la littérature. Il vint étudier
le droit à Paris en 1841, mais, ayant échoué à son
examen de deuxième année et étant sérieusement malade, il
renonça aux études et se consacra aux lettres. Son père
acheta la propriété de Croisset, près de Rouen, en 1844,
où il s'installa, bientôt rejoint, en 1846, par sa mère,
veuve, et sa nièce Caroline, orpheline de mère, qu'il considérait
comme sa fille. ~ Il fit, à partir du 1er mai
1847, avec son ami Maxime du Camp, un long voyage à pied
en Bretagne, qu'il narra plus tard dans Par les champs
ef par les grèves (1886). Les deux hommes partirent
ensuite, le 29 octobre 1849, pour un long périple qui les
conduisit en Afrique du Nord, en Egypte, en Palestine, à Constantinople,
en Grèce. Flaubert revint seul à travers l'ltalie et
l'Allemagne, et rejoignit Croisset en 1851. ~ Il se remit
alors à écrire. En 1857 Madame Bovary obtint
un succès de scandale: Flaubert fut poursuivi en justice
et accusé d'immoralité. Il publia ensuite Salammbô
(1862), L'Education sentimentale (1869), en chantier
depuis 1847, La Tentation de saint Antoine (1874),
Trois Contes (1877). Il mourut avant la publication
de Bouvard et Pécuchet (1880). Il tenta la scène,
sans succès, en 1874, avec Le Candidat ce qui lui
donna l'idée du repas mensuel des «auteurs sifflés»
qui réunissait à ses côtés Zola, Goncourt, Daudet et
Tourguéniev. ~ C'est en 1869 que Zola connut Flaubert, mais
leur amitié ne se noua réellement qu'après 1871. Lorsque
celui-ci était à Paris, Zola assistait fidèlement à
ses «dimanches». Il se rendit plusieurs fois à Croisset.
L'aîné ne partageait pas toutes les idées du cadet, mais
il estimait ses dons de romancier. Quant à Zola, il
rangeait Flaubert, pour lequel il éprouva dès 1869 une profonde
admiration, au nombre de ses maîtres et des maîtres de la
nouvelle école littéraire. |