GALLET,
Louis (Valence [Drôme], 1835 ~ Paris, 1898)
D'abord professeur à la maîtrise de la cathédrale de
Valence, puis correcteur d'imprimerie, il vint à Paris
après avoir publié sous un pseudonyme son premier recueil
de vers, Gioventù (1857). Il entra dans l'administration
de l'Assistance publique, fut longtemps directeur de l'hôpital
Lariboisière, et atteignit finalement le grade d'inspecteur.
Tout en poursuivant sa carrière administrative, il écrivit
des romans, un volume de poésies, un drame et, surtout,
des livrets d'opéras, d'opéras-comiques et d'oeuvres sacrées.
~ Il débuta sur la scène lyrique en 1870: cette année-là,
l'Opéra-Comique donna son acte Le Kobold, qu'il avait
écrit, avec Charles Nuitter, pour Ernest Guiraud. Vinrent
ensuite Djamileh, pour Bizet, La Princesse jaune,
pour Saint-Saëns (Opéra-Comique, 1872), La Coupe du roi
de Thulé, pour Eugène Diaz (avec Blau; Opéra, 1873),
et Marie-Magdeleine, pour Massenet (Odéon, 1873).
Tout en collaborant avec de nombreux autres musiciens, dont
Gounod (Cinq-Mars, avec Paul Poirson; Opéra-Comique,
1877), Victorin Joncières, Lucien Lambert, Gallet continua
d'écrire pour Massenet [Eve (Société de l'harmonie
sacrée, 1875), Le Roi de Lahore (Opéra, 1877), Le
Cid (avec Blau et Adolphe Dennery; Opéra, 1885), Thaïs
(d'après Anatole France; Opéra, 1894)] et pour Saint-Saëns
[Le Déluge (poème biblique, 1876), Ascanio
(d'après le drame de Paul Meurice, Benvenuto Cellini;
Opéra, 1890) et Déjanire (Arènes de Béziers, 1898)].
~ Il laissa également quelques brochures sur des matières
administratives, dont une sur l'hopital Lariboisière (1887),
et deux volumes de souvenirs, Notes d'un librettiste
(1891) et Guerre et Commune, impressions d'un hospitalier
(1898). A partir de 1880, il fut critique musical de La
Nouvelle Revue. ~ Zola ne semble pas avoir connu Gallet
avant qu'il ne se fût décidé, à la mi-octobre 1888,
de faire appel à lui pour le livret du Rêve
(voir, ci-dessus la notice consacrée à Alfred Bruneau).
Les deux hommes eurent, par la suite des relations cordiales,
et après la création de Messidor, pour lequel Zola
avait écrit un livret entièrement en prose (le premier à affronter
les feux de la rampe), il défendit le choix du romancier:
il avait lui-même mélangé vers et prose dans Xavière
(musique de Théodore Dubois; Opera-Comique, 1895). |