JOURDAIN,
Francis (Paris, 1876 ~ 1958)
Fils de l'architecte Frantz Jourdain, il fut admis tout
jeune dans le cercle des intimes de Zola. Il étudia le dessin
dans l'atelier du sculpteur Joseph Chéret et dans celui
d'Eugène Carrière, puis travailla comme assistant du peintre
Albert Besnard. Il fréquenta en même temps le milieu anarchiste,
et collabora aux Temps nouveaux de Jean Grave, ainsi
qu'au Libertaire de Sébastien Faure. ~ Encouragé
par son père et par le sculpteur et décorateur Alexandre
Charpentier, il se passionna pour les arts appliqués et
pour le mouvement d'art populaire. Il décora, à l'Exposition
de 1900, deux pavillons réalisés par l'architecte Henri
Sauvage, dessina des meubles, des vitraux, des céramiques,
des tissus et des papiers peints, qu'il exposa au Salon
d'automne et à celui des Artistes décorateurs, puis
créa à Esbly, en 1912, un atelier de menuiserie, Les
Ateliers modernes, qui prit une expansion rapide. Il ouvrit
un magasin à Paris, rue de Sèze, en 1918, et assura
par le journal L'Humanité la vente d'un mobilier
à bon marché destiné à la clientèle populaire:
sa principale innovation fut d'inventer des «meubles
interchangeables», c'est-à-dire des éléments de base
standard que l'on pouvait assembler de différentes manières,
afin d'utiliser rationnellement les espaces restraints des
appartements modernes. ~ Il continua toute sa vie à collaborer
à la presse de gauche, applaudit la révolution russe
et prit position contre le fascisme. Membre du Front national
pendant l'Occupation, il adhéra au Parti communiste en 1946
et fut membre du comité directeur de La Pensée. Il
publia des études sur les beaux-arts ~ citons: Toulouse-Lautrec
(avec Jean Adhémar, 1952), Félix Vallotton (1953),
Alexandre Steinlen (1954) ~, ainsi que des volumes
de souvenirs: Né en 76 (1951), Sans remords ni
rancune (1953), Jours d'alarme (1954). |