JOURDAIN,
Frantz (Anvers [Belgique], 1847 ~ Paris, 1935)
Architecte sorti de l'Ecole des beaux-arts de Paris (atelier
de Daumet), il obtint, malgré des tendances novatrices déjà
affirmées, plusieurs récompenses de 1867 à 1870. Naturalisé
français, il participa, comme sous-lieutenant puis lieutenant
dans un bataillon de mobiles, aux combats de la guerre de
1870 et fut décoré de la médaille militaire (19 janvier
1871). ~ Il fut l'architecte de plusieurs grands théâtres
parisiens (Nouveautés, Variétés, Cluny, Athénée, Folies-Dramatiques,
Sarah-Bernhardt ). Il restaura des châteaux, dessina des
monuments funéraires (en particulier celui du tombeau d'Emile
Zola). C'est lui qui construisit les nouveaux magasins de
la Samaritaine (1905), sa principale réalisation, dans laquelle
il mit en oeuvre ses idées: ossature métallique très dépouillée
où viennent s'encastrer de vastes panneaux de glaces et
allèges de céramique vernissée (lourd décor floral). ~ Il
combattit en effet avec fougue l'académisme et le traditionalisme.
Soutenant les artistes en lutte contre la tradition, il
fut élu à la présidence du Salon d'automne, dès sa
création en 1903. Pour encourager l'esprit d'innovation
et d'indépendance, il créa, en 1910, un prix qui portait
son nom et qui devait être attribué, jusqu'à sa mort, par
la Société des Gens de lettres au critique d'art, français
ou étranger, ayant défendu et mis en lumière des talents
inconnus ou méconnus. ~ C'était un familier du grenier de
Goncourt, des jeudis de Zola, avec laquel il fut très lié.
Jourdain aida le romancier dans la recherche de sa documentation;
il lui dessina, par exemple, les plans d'un Grand Magasin
au moment où il rédigeait Au bonheur des dames. ~
Il a publié plusieurs oeuvres: L'Atelier Chantorel.
Moeurs d'artistes, 1893; De choses et d'autres,
1902; Propos d'un isolé en faveur de son temps, 1914;
Au pays du souvenir, 1922. |