LEBLOIS,
Louis (Strasbourg, 1854 ~ 1928)
Né le 28 juin 1854, fils du pasteur Georges-Louis Leblois,
il eut parmi ses condisciples de lycée Georges Picquart.
Après des études de droit accomplies à Paris (il dut
quitter l'Alsace en 1871), il s'inscrivit au barreau le
4 novembre 1878 puis devint substitut à Dijon en 1880.
Nommé à Lille en 1885, il fit la connaissance de Marcel
Prévost, avec qui il demeura très lié. En 1890, il décida
de quitter la magistrature pour retrouver son métier d'avocat,
et s'installa à Paris. Dépositaire des confidences
de Picquart en juin 1897, il communiqua ses informations
a Scheurer-Kestner et se lança à ses côtés dans la
bataille pour la révision du procès de Dreyfus, en s'efforçant
de se tenir sur le terrain de la légalité. Il subit bientôt
les conséquences de son engagement: à l'issue du procès
de Zola, le 24 février 1898, il fut révoqué de ses fonctions
d'adjoint au maire du VIIe arrondissement de Paris;
le 22 mars 1898, le conseil de l'Ordre des avocats prononça
contre lui une suspension de six mois; le 12 juillet, enfin,
il fut atteint, en même temps que Picquart, par la plainte
déposée par Cavaignac, le ministre de la Guerre. ~ Après
le procès de Rennes (où il ne témoigna pas), il eut encore
l'occasion de poursuivre son combat politique: il soutint
Jaurès au moment où se décida, en avril 1903, la deuxième
révision; et il apporta des fonds à L'Aurore,
qui connaissait de graves difficultés financières, favorisant
ainsi le développement de la carrière politique de Clemenceau.
Il consacra les dernières années de sa vie à des oeuvres
militantes, animant l'Union pour le sauvetage
de l'enfance et surtout l'Association générale d'Alsace-Lorraine,
dont il était l'un des membres fondateurs. Il laissa un
important ouvrage documentaire sur l'Affaire (L'Affaire
Dreyfus. L'iniquité, la réparation. Les principaux faits
et les principaux documents), qui parut après sa mort,
survenue le 5 janvier 1928. |