LOUBET,
Émile (Marsanne [Drôme], 1838 ~ Montélimar [Drôme],
1929)
Il fit des études de droit, obtint le diplôme de docteur
et s'établit à Montélimar, dont il devint maire. Député
de la Drôme de 1876 à 1885, il se fit inscrire au groupe
de la gauche républicaine. Élu ensuite sénateur, il fit
partie, comme ministre des Travaux publics, du premier cabinet
Tirard (décembre 1887 ~ avril 1888). Membre influent, par
la suite, du groupe républicain au Sénat, il présida la
commission des finances et celle des douanes. Appelé à la
présidence du Conseil en février 1892, il essaya d'étouffer,
quelques mois plus tard, le scandale de Panama et fut accusé
de faiblesse à l'égard des «chéquards»; son
gouvernement fut renversé le 29 novembre. Ministre de l'Intérieur
dans le premier cabinet Ribot, jusqu'au 11 janvier 1893,
il fut élu en janvier 1896, à la mort de Challemel-Lacour,
président du Sénat. ~ Trois ans plus tard, il devint le
septième président de la troisième République. Sa candidature
avait été soutenue par le camp dreyfusiste, et la Ligue
des patriotes organisa, le soir même de son élection, une
manifestation contre lui; en juin 1899, il fut injurié et
frappé au pesage d'Auteuil. Après avoir consenti à la
grâce de Dreyfus, il réclama l'amnistie pour les faits connexes
à l'Affaire. ~ Par la suite, sa présidence fut marquée
par la politique anticléricale des ministères Waldeck-Rousseau
et Combes, par l'Exposition de 1900, et par une intense
activité diplomatique. Il se rendit en Russie (1902), à Londres
(1903) et à Rome (1904), et il accueillit en France
les souverains russe, anglais, italien et espagnol (1901-1905):
ces voyages facilitèrent le rapprochement avec l'Italie
et l'Entente cordiale. En 1906, à la fin de son septennat,
il se retira dans sa propriété de Montélimar. |