MIRBEAU,
Octave (Trévières [Calvados], 1848 ~ Paris, 1917)
De trois ans passés au collège des jésuites de Vannes (1859-1863),
il emporta une rancune contre les prêtres et les nobles.
Détourné par son père, médecin, de la carrière des lettres,
il fit des études de droit à Paris (1866-1868). ~ Collaborateur
de L'Illustration (1872-1873) et de L'Ordre
(1874-1877), il soutint les impressionnistes. Chef de cabinet
du préfet de l'Ariège après le 16 mai 1877, il revint au
journalisme et donna des articles d'actualité, des «Salons»
et des nouvelles au Gaulois, à La France,
à Paris-Journal au Figaro, à L'Echo
de Paris, au Journal, au Matin. Antisémite
en 1883, il fut plus tard un ardent partisan, dans L'Aurore,
de la révision du procès Dreyfus. ~ D'abord catholique et
monarchiste, il avait évolué au point de se faire l'apologiste
de l'anarchisme et du pacifisme. Il stigmatisa les institutions
et les «idées reçues»: l'armée et la guerre, la
religion et le sacerdoce, la famille et les maîtres, l'art
officiel et les artistes, le parlementarisme et, par-dessus
tout, l'omnipotence bourgeoise. ~ Il publia les Lettres
de ma chaumière (1885, moeurs paysannes); Le Salon
de 1885 (1885); Le Calvaire (1886, sur la guerre
de 1870); L'Abbé Jules (1888, roman anticlérical,
qui marque le début de son amitié avec Edmond de Goncourt);
Sébastien Roch (1890, sorte d'autobiographie ); Le
Jardin des supplices (1899); Le Journal d'une femme
de chambre ( 1900). ~ Au théâtre, il fit représenter:
Les Mauvais Bergers (Renaissance, 1897); L'Epidémie,
satire des classes dirigeantes (Théâtre Antoine, 1898);
Les Affaires vent les affaires (Comédie-Française,
1903). Il fut membre de l'Académie Goncourt. |