MOORE,
George (Moore Hall [County Mayo], 1852 ~ Londres, 1933)
Ecrivain irlandais d'origine anglaise et de culture française,
il appartenait à une vieille famille fortunée. En 1873,
il partit pour Paris avec l'intention d'étudier les beaux-arts
(voir ses Memoirs of My Dead Life, 1906). Pendant
sept ans, il fréquenta divers ateliers, se mêla à la bohème
artistique et littéraire de la Nouvelle-Athènes, se lia
avec Renoir, Degas, Alexis, Villiers de l'Isle-Adam, fut
présenté à Zola par Manet, pénétra dans les cercles
des Rothschild et de Ludovic Halévy. Il fut séduit par le
naturalisme comme expression d'un «art nouveau».
De retour à Londres en 1880, il revint régulièrement
en France. ~ Collaborateur de divers périodiques (The
Spectator, Tinsley's Magazine, plus tard le Hawk,
le Speaker), il publia des recueils de poésie: Flowers
of Passion (1878) et Pagan Poems (1881), portant
la marque évidente des influences françaises. Dans son premier
roman, A Modern Lover (1883), l'influence de Balzac
se mêle à celle de Flaubert, des Goncourt et de Zola.
A Mummer's Wife (1885) lui valut d'être salué comme
le «Zola de l'Angleterre» (The Society Review).
Mais déjà A Drama in Muslin (1886), roman social,
marquait sa désaffection pour le naturalisme. En 1888, The
Confessions of a Young Man inaugure la série autobiographique:
Moore s'y montre sévère pour les réalistes et les naturalistes.
Il publia deux essais critiques, anticonformistes, Impressions
and Opinions (1891) et Modern Painting (1893),
et Esther Waters (1894). ~ Installé à Dublin
pendant dix ans, à partir de 1901, il tenta de jouer
un rôle politique dans la renaissance irlandaise, soutint
le théâtre irlandais, et écrivit un volume d'histoires irlandaises:
The Untilled Field (1903) et les trois volumes de
sa magistrale autobiographie Hail and Farewell: Ave
(1911), Salve (1912) et Vale (1914). De 1911
à sa mort, il vécut à Londres. |