PICQUART,
Georges (Strasbourg, 1854 ~ Amiens, 1914)
Né le 6 septembre 1854' issu d'une vieille famille lorraine
composée de magistrats et de militaires, il eut comme camarade
de lycée Louis Leblois. Admis à Saint-Cyr en 1872,
il entra, en 1874, à l'École d'Etat-Major, d'où il
sortit second. Il fit ses premières armes en Afrique, en
1878, au cours de la campagne de l'Aurès. De 1885 à 1888,
il participa à la guerre du Tonkin et obtint, à son
retour en France, le grade de commandant. Nommé en 1890
à l'École supérieure de guerre, il y enseigna la topographie
jusqu'en 1893 (il eut Alfred Dreyfus parmi ses élèves).
Il était à cette époque attaché à l'Etat-Major
du général de Galliffet, qui lui conserva toujours une grande
estime. Doué de capacités intellectuelles considérables
(il parlait couramment l'allemand, l'anglais, l'espagnol
et l'italien, et s'était mis à apprendre le russe),
bénéficiant de la confiance de ses chefs, il était alors
considéré comme l'un des espoirs de l'armée française. ~
En octobre-novembre 1894, il participa à l'enquête
conduite au sein de l'Etat-Major, mais sans jouer un rôle
de premier plan et assista ensuite au procès et à la
dégradation d'Alfred Dreyfus. Le 1er juillet 1895,
il succéda au colonel Sandherr, à la tête du Service
des renseignements, et fut nommé lieutenant-colonel, le
6 avril 1896. En reprenant l'enquête de son prédécesseur,
il acquit la conviction de la culpabilité d'Esterhazy, mais
se heurta à l'hostilité de ses supérieurs, qui l'écartèrent
de son poste à partir d'octobre 1896, en lui confiant
une mission d'inspection d'une durée indéterminée en France
puis en Tunisie. Son engagement progressif dans la bataille
de l'affaire Dreyfus, à partir de l'automne 1897, lui
valut une première arrestation le 13 janvier 1898, puis,
après sa mise en réforme (décidée par le conseil d'enquête
militaire le 1er février 1898, et promulguée le 26
février), un long emprisonnement de onze mois, du 13 juillet
1898 au 9 juin 1899. ~ Réintégré dans l'armée avec le grade
de géneral de brigade le 13 juillet 1906, promu général
de division le 28 septembre, il devint peu après ministre
de la Guerre dans le premier cabinet Clemenceau (25 octobre
1906 ~ 20 juillet 1909). Mis en disponibilité après la chute
du cabinet Clemenceau il fut nommé le 22 février 1910 à la
tête du deuxième corps d'armée, basé à Amiens. C'est
dans cette ville qu'il mourut, le 19 janvier 1914, des suites
d'une chute de cheval. |