POINCARÉ,
Raymond (Bar-le-Duc [Meuse, 1860 ~ Paris, 1934)
Fils d'un ingénieur des Ponts et Chaussées et cousin germain
du mathématicien Henri Poincaré, il obtint ses licences
de droit et de lettres à l'âge de vingt ans et s'inscrivit
au barreau de Paris. Il rédigea pendant quelque temps
la chronique judiciaire du Voltaire et devint, en
1886, chef de cabinet du ministre de l'Agriculture, Jules
Develles. Elu député de la Meuse en 1887, il conserva
son mandat jusqu'en 1903, puis entra au Sénat. ~ Après avoir
été, pendant trois ans, tantôt ministre de l'Instruction
publique (cabinet Dupuy, 1893, et cabinet Ribot, 1895),
tantôt ministre des Finances (cabinet Dupuy, 1894), il abandonna
toute fonction gouvernementale et ouvrit un cabinet d'avocat;
il plaida, entre autres, l'affaire du testament d'Edmond
de Goncourt. Le 28 novembre 1898, dans un discours resté
célèbre, il libéra sa conscience» à la Chambre,
en dénonçant les procédés du ministre de la Guerre, Godefroy
Cavaignac, dans l'affaire Dreyfus. ~ Il reprit le portefeuille
des Finances en 1906, et fut appelé à l'Académie française
en 1909. Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères
en 1912, il fut élu, le 17 janvier 1913, président de la
République. A la fin de son septennat, la Chambre lui rendit
un solonnel hommage en inscrivant son nom parmi ceux des
Français qui avaient bien mérité de la Patrie. ~ Revenu
à la présidence du Conseil en 1922, il fit occuper
la Ruhr pour contraindre l'Allemagne à exécuter le traité
de Versailles. Il se retira en 1924, après la victoire
du cartel des gauches, puis, pendant la crise financière
de 1926, constitua un ministère d'union nationale, se chargeant
lui-même du portefeuille des Finances. Il laissa de nombreux
ouvrages, parmi lesquels dix volumes de mémoires de guerre,
intitulés Au service de la France (1926-1933). |