ROD,
Édouard (Nyon [Suisse], 1857 ~ Grasse, 1910)
Ce romancier et critique suisse s'établit à Paris en
1878. Il se lia avec les membres du groupe naturaliste et,
en particulier, avec Zola, dont il prit la défense dans
sa brochure A propos de «L'Assommoir» (1879)
et, plus tard, dans les presses suisse et italienne. En
1886, il rentra en Suisse après avoir été élu professeur
de littérature comparée à la faculté de Genève, où
il resta jusqu'en 1893. Il revint alors en France, où il
mourut en 1910. ~ Il composa de nombreuses oeuvres, notamment
des romans, les premiers écrits sous l'influence de Balzac,
de Flaubert et du naturalisme (Les Allemands à Paris,
1880; Palmyre Vealard, 1881; Les Protestants.
Côte à côte, 1882; La Femme d'Henri Vanneau,
1884), les suivants se détachant de cette influence pour
s'inspirer de Schopenhauer, de Wagner, des préraphaélites,
des véristes italiens, du roman russe et d'Ibsen (La
Sacrifiée, 1892; La Vie privée de Michel Teissier,
1893; La Seconde Vie de Michel Teissier, 1894; Le
Silence, 1894). Des préoccupations morales et une quête
angoissée de la foi le poussèrent de plus en plus à décrire
avec pessimisme le déclin des valeurs morales en Europe
et la naissance du matérialisme du Nouveau Monde dans le
milieu suisse (L'Innocente, 1897; Là-haut,
1897; Mademoiselle Annette, 1901). ~ Rod fonda aussi
la Revue contemporaine en 1885. Il collabora à plusieurs
périodiques (Revue réaliste, Le Figaro, Journal des débats,
Revue des deux mondes). Il est l'auteur de nombreuses
études critiques (Nouvelles Etudes sur le XIXe
siècle, 1899: études sur Stendhal, 1892; Lamartine,
1883; Goethe, 1898; Rousseau, 1906). |