SAINT-GEORGES
DE BOUHÉLIER [Stéphane-Georges Lepelletier de Bouhélier,
dit] (Rueil, 1876 ~ Montreux [Suisse], 1947)
Fils du journaliste et homme de lettres Edmond Lepelletier,
il fit ses études au lycée de Versailles, où il se lia d'amitié
avec Maurice Le Blond, le futur gendre de Zola, et au lycée
Condorcet. En février 1893, à l'âge de seize ans, il
fonda une revue littéraire, L'Académie française,
qui devint, après le deuxième numéro, L'Assomption.
En janvier 1894, après un long séjour en Suisse, il entra
comme employé à la Compagnie des chemins de fer de
l'Ouest, et en mai, il lança, avec Le Blond, Le Rêve
et l'Idée. C'est alors qu'il fonda le «naturisme»,
mouvement inspiré par le désir de concilier la vérité et
la beauté dans l'art en exaltant les mystères et les splendeurs
de la vie et la vertu civique: à la fin de 1895, sa
revue fut rebaptisée Documents sur le naturisme,
puis, en mars 1897, La Revue naturiste. ~ En novembre
1896, il eut son premier entretien avec Zola, à qui
il avait dédié son livre L'Hiver en méditation; ce
dernier lui conseilla d'écrire un article sur le naturisme,
et promit de le recommander aux directeurs du Figaro.
Les deux hommes se virent souvent par la suite, et Bouhélier
soutint la campagne du romancier pour la révision du procès
Dreyfus. ~ Après avoir publié divers récits lyriques ~ citons
La Route noire (1900) et Julia ou les Relations
amoureuses (1903) ~, un recueil d'églogues, Eglé,
ou les Concerts champêtres (1897), et des vers philosophiques,
Les Chants de la vie ardente (1902), Bouhélier écrivit
surtout pour le théâtre, en se donnant pour but de faire
renaître la tragédie. Il choisit des sujets religieux (Le
Roi sans couronne; théâtre des Arts, 1906), politiques
(La Tragédie royale; Odéon, 1909), légendaires (La
Tragédie de Tristan et Iseult; Odéon, 1923), et, surtout,
des sujets historiques: Le Sang de Danton (Comédie-Française,
1931), Napoléon (Odéon, 1933), Jeanne d'Arc, la
Pucelle de France (Odéon, 1934), Le Roi-Soleil
(Odéon, 1938). Il obtint son plus grand succès avec Le
Carnaval des enfants, pièce créée au théâtre des Arts,
en 1910, et jouée par la suite à l'Odéon et à la
Comédie-Française. |