SARDOU,
Victorien (Paris, 1831 ~ Marly-le-Roi, 1908)
Fils d'un professeur, il étudia la médecine, la délaissa
pour l'histoire, collabora à divers petits journaux
et s'essaya au théâtre avec La Taverne des étudiants
(Odéon, 1854). Il se maria en 1858 et fit la connaissance,
grâce à sa femme, de la célèbre actrice Virginie Déjazet.
Après avoir écrit pour celle-ci quelques comédies
d'intrigue, il obtint son premier succès éclatant avec Nos
Intimes (Vaudeville, 1861), que suivirent Les Ganaches
(Gymnase, 1862), La Famille Benoiton (Vaudeville,
1865), Nos Bons Villageois (Gymnase, 1866), etc.
Sous la troisième République, il fit la satire de la nouvelle
génération politique dans Rabagas (Vaudeville, 1872),
aborda le problème du mariage dans Daniel Rochat
(Comédie-Française, 1880), et, de façon leste, dans Divorçons!
(Palais-Royal, 1880), puis écrivit une série de pièces pour
Sarah Bernhardt, dont Théodora (Porte-Saint-Martin,
1884), drame tiré de l'histoire du bas-empire romain, et
La Tosca (même théâtre, 1887). Il composa ensuite
Thermidor (Comédie-Française, 1891) et Madame
Sans-Gêne (Grand-Théâtre, 1893), qui valut à Réjane
son plus grand triomphe. Il laissa également un roman, La
Perle noire (1882). Il fut élu membre de l'Académie
française en 1877 et fut plusieurs fois président de la
Société des auteurs et compositeurs dramatiques. ~ Zola
critiqua souvent ce dramaturge plein de métier et d'opportunisme.
En 1880, par exemple, il écrivit: «Il nous amuse, il
est certainement un des esprits les plus adroits et les
plus agités de l'époque, mais il ne pense pas, mais il n'écrit
pas. Un coup de vent suffira pour balayer tout le bruit
qu'il a apporté» (O.C., t. XI, p. 688). Plus
tard, à l'époque de ses dix-neuf candidatures académiques,
Zola trouva en Sardou un partisan fidèle. |