SIMON,
Jules (Lorient, 1814 ~ Paris, 1896)
Il entra, en 1833, à l'Ecole normale, où il fut un
des plus brillants élèves de Victor Cousin. Agrégé de philosophie
en 1836, il enseigna cette discipline à l'Ecole normale
et à la Sorbonne. ~ Candidat de l'opposition libérale,
il fut élu député des Côtes-du-Nord en 1848, et devint,
dans le gouvernement issu de la révolution de 1848, secrétaire
de la commission de l'enseignement primaire. Ayant refusé
de prêter serment au coup d'Etat, en décembre 1851, il fut
suspendu. Louis Hachette le fit alors entrer dans sa librairie.
~ Elu député républicain en 1863, réélu en 1869, il fut
un des orateurs les plus écoutés de l'opposition libérale.
Il s'intéressa particulièrement aux problèmes sociaux (L'Ouvrière,
1861; Le Travail, 1866). Il fit campagne en faveur
de l'enseignement populaire et pour les libertés. ~ A la
chute de l'Empire, il entra dans le gouvernement de la Défense
nationale comme ministre de l'Instruction publique. Il obligea
Gambetta, qui voulait poursuivre la guerre, à donner
sa démission. Réélu aux élections de février 1871, il conserva
son ministère dans le gouvernement Thiers. Il abolit la
censure théatrale, supprima les subventions aux scènes dites
«impériales»: prépara un projet de loi sur l'enseignement
primaire, et ouvrit la bibliothèque du Sénat au public.
Il donna sa démission le 18 mai 1873. Inscrit à la
gauche républicaine, il s'opposa aux tentatives de restauration
monarchique. Sénateur inamovible centre gauche, il fut appelé
par Mac-Mahon à la tête du ministère en décembre 1876.
Il fut démis le 16 mai 1877. Il devint alors un des principaux
représentants du parti conservateur, luttant désormais aux
côtés de ceux auxquels il s'était précédemment opposé. ~
Jules Simon dirigea Le Siècle de 1875 à 1877
et publia un grand nombre d'ouvrages de philosophie et d'histoire.
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