STRINDBERG,
August (Stockholm, 1849 ~ 1912)
Après une enfance difficile ~ son père, agent maritime,
fit faillite en 1853, et sa mère mourut neuf ans plus tard
~, il commença des études de médecine à l'université
d'Uppsala, mais fut bientôt attiré par le métier de comédien.
Ses débuts furent peu propices, et, devant renoncer à jouer
des pièces, il se mit à en ecrire; en septembre 1870,
le Théâtre Royal de Stockholm donna son acte A Rome,
et en l872 il acheva son premier chef-d'oeuvre, Maître
Olof. ~ Devenu sous-bibliothécaire à la Bibliothèque
Royale, il épousa en 1877 la première de ses trois femmes,
Siri von Essen; pour cette actrice débutante, il composa
ses deux drames «mediévaux», Le Secret de la
Guilde (1880) et La Femme de Sire Bengt (1882).
Ayant publié en 1879 son premier roman, La Chambre rouge,
il se mit à analyser les relations maritales dans une
série de nouvelles, Les Mariés (1884), puis écrivit
coup sur coup, en 1887-1888, les cruelles confidences dramatiques
qu'il est convenu d'appeler ses drames naturalistes: Père,
Mademoiselle Julie, Les Créanciers. Antoine admira la
première pièce, et promit de l'inscrire au programme du
Théâtre Libre, mais c'est finalement Lugné-Poe qui la monta
à Paris, en décembre 1894, après avoir donné Les
Créanciers six mois plus tôt; en janvier 1893, le Théâtre
Libre avait joué Mademoiselle Julie. ~ Après son
divorce avec Siri von Essen (1892), Strindberg voyagea pendant
quelques années (il fit un séjour à Paris en 1894),
puis traversa la grande crise physique et psychologique
dont il retraça le déroulement dans Inferno (1897).
Il composa en 1898 la trilogie du Chemin de Damas,
que suivirent La Danse de mort et Le Songe,
achevés respectivement en 1900 et en 1901. Il créa en 1902,
à Stockholm, le Théâtre Intime, salle d'essai qui fut peut-être
le berceau de l'expressionnisme, et où fut jouée, entre
autres, La Sonate des fantômes (1908). Grand admirateur
des romans de Zola (il fut enchanté d'apprendre, en janvier
1885, que ce dernier avait lu Les Mariés), Strindberg
fut fortement influencé par le drame tiré de Thérèse
Raquin. Il envoya au romancier, en 1887, le manuscrit
de sa propre traduction française de Père, et en
1892 il proposa à son éditeur de traduire en suédois
La Faute de l'abbé Mouret. En août 1894, il écrivit
à Zola pour lui annoncer son arrivée en France, mais
les deux hommes ne semblent pas s'être rencontrés. |