SULLY
PRUDHOMME, Armand [Prudhomme, dit] (Paris, 1839 ~ Châtenay,
1907)
Fils d'un négociant, il fit d'abord des études scientifiques,
se tourna vers le droit, puis travailla pendant quelques
années dans l'administration de l'usine Schneider, au Creusot,
et dans une étude de notaire à Paris. ~ Il publia en 1865
un volume de Stances et poèmes et collabora, l'année
suivante, à la première série du Parnasse contemporain;
vinrent ensuite Les Epreuves (1866) et Les Solitudes
(1869), où alternent les confidences sentimentales et
les émois intellectuels, ainsi qu'une traduction en vers
du premier livre du poème de Lucrèce, De natura rerum
(1869). ~ La guerre de 1870-1871, à laquelle il participa,
fut pour lui la source d'une inspiration nouvelle ~ citons
Impressions de la guerre (1872) et La France
(1874) ~, et l'amitié de divers philosophes, de Taine surtout,
le fit évoluer vers une poésie d'idées: après Les Vaines
Tendresses (1875), il composa La Justice (1878)
et Le Bonheur (1888). Il donna aussi des ouvrages
d'esthétique, de philosophie et de psychologie, dont L'Expression
dans les beaux-arts (1883), Que sais-je? Examen de
conscience (1896), La Vraie Religion selon Pascal
(1905), Psychologie du libre arbitre (1907). Son
Journal intime parut posthume en 1922. ~ Elu membre
de l'Académie française en 1881, il obtint en 1901 le prix
Nobel de littérature. Membre du Conseil de l'ordre de la
Légion d'honneur en 1898, il s'opposa à la suspension
de Zola; en novembre de la même année, lorsque le colonel
Picquart fut cité devant le deuxième Conseil de guerre,
il s'inscrivit parmi les protestataires. |