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Accueil : Les Archives Émile Zola : Correspondance de Zola : Index général : Notices biographiques : Tailhade
Zola


TAILHADE, Laurent (Tarbes, 1854 ~ Combs-la-Ville, 1919)

Fils d'un magistrat, il fit ses études au lycée de Pau et à la faculté de droit de Toulouse. Il se maria en 1875, mais perdit bientôt sa femme et un jeune fils; il monta alors à Paris, où il fréquenta les cafés littéraires et collabora à diverses jeunes revues, ainsi que, sous le pseudonyme de Tybalt, à l'Echo de Paris, où le fit entrer Henry Bauër. Il publia plusieurs recueils de poèmes parnassiens et décadents, dont Le Jardin des rêves (1880) et Vitraux (1891), puis composa un volume de vers satiriques, Au pays du mufle (1891), qui obtint un grand succès. ~ En 1893-1894, la vague des attentats anarchistes le jeta dans l'actualité. En décembre 1893, toute la presse dénonça les propos qu'il avait tenus au soir de l'attentat d'Auguste Vaillant: «Qu'importent les victimes si le geste est beau? Qu'importe la mort de vagues humanités si, par elle, s'affirme l'Individu?» L'année suivante, par une brutale ironie du sort, il fut gravement blessé lors de l'explosion du restaurant Foyot ~ il finit par perdre un oeil ~, ce qui ne l'empêcha pas de professer l'anarchisme avec virulence, notamment dans les colonnes du journal de Sébastien Faure, Le Libertaire. Grand admirateur de Zola et de Jaurès, il milita, en 1898-1899, en faveur d'Alfred Dreyfus: ses principaux articles sur l'Affaire sont réunis dans Imbéciles et gredins (1900). ~ En octobre 1901, il publia dans Le Libertaire une violente diatribe contre la visite en France du tsar Nicolas II: il fut inculpé de provocation au meurtre, et Zola accepta de témoigner en sa faveur. Il fut condamné à un an de prison, mais fut libéré après six mois. Se retrouvant bientôt sans argent et malade de cette morphinomanie à laquelle il consacra un livre, La «Noire Idole» (1907), il glissa vers le reniement; en juin 1906, il laissa diffuser un tract intitulé «Sinistres imbéciles: les anticléricaux, les antimilitaires, les révolutionnaires.»

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28.02.07