THIERS,
Adolphe (Marseille, 1797 ~ Saint-Germain-en-Laye, 1877)
Brillant élève du lycée de Marseille, licencié en droit,
il vint à Paris en 1821. Il s'enrôla dans l'opposition,
entra au Constitutionnel,
où il réclamait une monarchie constitutionnelle à l'anglaise.
Il se lia avec Laffitte, Manuel, La Fayette et Talleyrand.
De 1823 à 1827 il publia l'Histoire de la Révolution
française (10 vol.). Il fut l'un des fondateurs du National
(1er janvier 1830), qui combattit l'absolutisme royal. ~
Conseiller d'Etat en 1830, il fut élu député, et, en 1832,
il entra au gouvernement; il détint un certain nombre de
ministères jusqu'en 1836, en particulier, d'octobre 1832
à novembre 1834, le ministère de l'Intérieur. C'est
lui qui réprima les insurrections de Lyon et de Paris d'avril
1834. Il revint au gouvernement en 1840, sous Louis-Philippe,
pour quelques mois (mars à octobre). Il fut, en 1848,
député à la Constituante et soutint la candidature de Louis-Napoléon
à la présidence de la République, mais se détacha vite
de lui. Il fut arrêté au 2 Décembre et exilé. ~ Thiers rentra
en France en 1852, et travailla alors, jusqu'à 1862, à l'Histoire
du Consulat et de l'Empire (20 vol.). En 1863, il fut
élu député orléaniste de Paris; il mena campagne pour les
«libertés nécessaires» contre l'absolutisme. En
février 1871, il fut élu à l'Assemblée nationale comme
député du centre gauche, et devint chef de l'exécutif le
17 février. A ce titre, il négocia avec Bismarck les conditions
de l'armistice, mata la Commune, restaurant l'ordre en France.
Il devint, le 31 août, président de la République et libéra
le pays de l'occupation allemande deux ans avant la date
fixée. Mais il fut contraint de donner sa démission le 24
mars 1873, en butte à la majorité monarchiste de l'Assemblée.
Député en 1876, il fut le chef de l'opposition après le
16 mai 1877. Il fut président d'honneur de la campagne électorale
des républicains en 1877. ~ François Zola avait été en relations
avec Thiers, qui avait soutenu ses travaux. Emile Zola se
souvenait encore, en 1898, d'avoir été présenté au «grand
homme», qui visitait les travaux du canal d'Aix, peu
après la mort de son père. Il ne manquait pas d'admiration
pour l'homme d'Etat et la façon dont il avait, après 1871,
réorganisé et libéré la France. Il appréciait moins l'historien.
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