TOUDOUZE,
Gustave (Paris, 1847 ~ 1904)
Il était le fils aîné de l'architecte et graveur Gabriel
Toudouze, auteur d'une série d'eaux-fortes et d'une belle
oeuvre dessinée, conservée à la Bibliothèque nationale.
Sa mère, Anaïs Toudouze, artiste peintre, était la fille
d'Alexandre Colin, élève de Girodet-Trioson et descendant
de Simon Challes, le statuaire du XVIIIe siècle. Après de
brillantes études au collège Sainte-Barbe (1855-1869), Gustave
Toudouze fut employé au Crédit foncier de France de 1866
à 1880. ~ Dès cette époque, il donna des études d'art
et de littérature dans les journaux et revues: il tint la
critique dramatique dans Le Monde artiste de 1875
à 1877, la critique d'art dans la Revue illustrée (Salon
de 1881) et la critique bibliographique dans la revue Le
Livre de 1880 à 1890. Familier des dimanches de
Gustave Flaubert, qui encouragea ses débuts, puis du «grenier»
d'Edmond de Goncourt, il fut lié avec Zola, Daudet, Dumas
fils et surtout Guy de Maupassant, à qui la Société
des romanciers, que Toudouze fonda en 1893, éleva un monument.
~ De 1873 à sa mort, il édifia d'année en année avec
une étonnante régularité une oeuvre considérable. Il publia
des études d'archéologie sur Les Fouilles du Palatin
(1873), une intéressante monographie, Albert Wolff, histoire
d'un chroniqueur parisien (1883), trois recueils de
nouvelles et vingt-huit romans: Octave, scènes de la
vie parisienne au XIXe siècle (1873): La Sirène,
souvenir de Capri (1874); Le Cécube de l'an 79
(1877); La Coupe d'Hercule, papyrus pompéien
(1878); Madame Lambelle (1880); La Séductrice,
roman parisien (1883); Le Père Froisset, moeurs modernes
(1884); Péri en mer (1890); Le Miroir tragique
(1902). Lui-même subdivisa cette abondante production en
plusieurs séries: Les Visions antiques, La Vie passionnelle,
La Vie familiale et sociale, L'Ame bretonne, A travers l'épopée.
Il laissa un drame lyrique: Le Coffret de Salomé,
qu'il tira d'un de ses premiers romans portant ce titre
et dont la musique est d'Edouard Potjès, ainsi qu'un roman
inachevé que son fils Georges Toudouze termina et publia
sous le nom de son père et le sien propre. ~ Romancier fécond,
Gustave Toudonze faisait partie, depuis avril 1875, du comité
de la Société des Gens de lettres, dont il fut à trois
reprises le vice-président, en particulier en 1891-1892
et 1892-1893, lorsque Zola en était le président. Il était
aussi, depuis 1892, membre de l'Association des journalistes
parisiens. Les relations entre Zola et Toudouze, faites
d'estime et d'amitié, débutèrent en 1879; elles ne cessèrent
qu'avec la mort du premier. |