TOURGUÉNIEV,
Ivan (Orel [Russie], 1818 ~ Bougival, 1883)
Originaire d'une riche famille terrienne, il fit des études
de lettres et de philosophie à Moscou, à Saint-Pétersbourg,
puis à Berlin. En 1841, il revint en Russie où
il occupa un poste de fonctionnaire au ministère de l'Intérieur
(1843-1845), tout en composant ses premières oeuvres. Il
rencontra en 1843 Pauline Viardot, soeur de la Malibran,
pour laquelle il éprouva un grand amour. Il lia désormais
sa vie à celle du ménage de la cantatrice, quitta l'administration
et décida en 1847 de s'expatrier. Revenu en Russie à la
mort de sa mère, il fut condamné à l'exil dans ses
terres, pour avoir écrit, à la mort de Gogol, une lettre
jugée subversive par la censure de Saint-Pétersbourg. La
publication en 1852 des Récits d'un chasseur, témoignage
contre le servage, le rendit immédiatement célèbre. ~ A
partir de 1856, il résida le plus souvent en Europe occidentale.
Il se fixa à Paris, auprès des Viardot, à partir
de 1872; l'été, il vivait le plus souvent, près d'eux, à Bougival.
~ C'était depuis longtemps un grand ami de George Sand et
de Flaubert, qui le mit en relation, vers 1872, avec Zola.
Tourguéniev, qui était un des participants du «Dîner
des cinq auteurs sifflés», fit connaître ses amis français
en Russie, les introduisit dans des revues ou des journaux,
en particulier au Messager de l'Europe, et il s'occupait
de leurs intérêts dans son pays. ~ Il écrivit de nombreux
romans et nouvelles qui, tous, dépeignent la vie et la société
russes: Premier Amour (1860), Pères et fils
(1862), Fumée (1867), Le Roi Lear de la steppe
(1870), Eaux printanières (1871), Terres vierges
(1877), etc. ~ Ses relations avec Zola, d'abord troites,
se distendirent peu à peu après le succès de L'Assommoir:
Tourguéniev n'appréciait ni le naturalisme de Zola, ni ses
campagnes dans la presse.
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