TROUBAT,
Jules (Montpellier, 1836 ~ Paris, 1914)
Il fit ses études au lycée de Montpellier. Son père, Charles
Troubat, commis négociant, fut arrêté le 2 décembre 1851;
lui-même subit une condemnation politique qui lui valut
trois mois de prison en 1858. Il vint la même année à Paris.
Champfleury lui fit faire des recherches à la Bibliothèque
nationale et le présenta à Arsène Houssaye, qui le chargea
des comptes rendus des ventes de tableaux à l'Hôtel
Drouot pour L'Artiste (il signa du nom de sa mère,
Hérand, pour satisfaire un caprice de Houssaye qui aimait
les noms commençant par H). ~ En 1861, le docteur Veyne
le présenta à Sainte-Beuve, qui inaugurait au Constitutionnel
la campagne des Nouveaux Lundis. Troubat devint son
secrétaire; il le resta jusqu'à la mort du critique, en
1869. Dès lors, il se voua à la mémoire du maître,
qui l'avait fait son légataire universel et l'un de ses
exécuteurs testamentaires. Il défendit son honneur, réfutant
notamment un livre du vicomte d'Haussonville, dans une Vie
de Sainte-Beuve, publiée en tête d'une édition définitive
du Tableau de la poésie française au XVIe siècle.
Il recueillit et publia en volumes les oeuvres posthumes
du disparu: P.-J. Proudhon (1869); Premiers Lundis
(1875); Lettres à la princesse (1875); Les
Cahiers de Sainte-Beuve (1876); Correspondance
(1878). ~ Après avoir été attaché à la librairie Dentu,
il fut, de janvier 1879 à janvier 1892 bibliothécaire
d'abord au palais de Compiègne, puis, de 1892 à 1910,
bibliothécaire des Sociétés savantes à la Bibliothèque
nationale dont il fut nommé par la suite bibliothécaire
honoraire. ~ Ce fut un écrivain et un journaliste très prolifique.
Il est l'auteur d'études d'art, de poésies, de souvenirs
(Souvenirs du dernier secrétaire de Sainte-Beuve,
1890). Il recueillit et publia, en 1894, les Salons posthumes
de Duranty et défendit le groupe réaliste dans Champfleury,
Courbet, Max Buchon (1900). ~ Le 27 août 1879, Troubat
remercia Zola d'avoir consacré plusieurs chroniques du Voltaire
à Sainte-Beuve. Ce fut le point de départ d'une abondante
correspondence, sinon de liens réels, entre les deux hommes.
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