LE FIGARO.
Hebdomadaire, puis bi-hebdomadaire, puis quotidien: Paris,
1er avril 1854 - 24 novembre 1942; 23 août
1944 - . Directeur-fondateur, rédacteur
en chef, administrateur: H. de Villemessant.
Puis, rédacteurs en chef: B. Jouvin,
puis H. de Villemessant et F. Magnard. Secrétaire
de la rédaction: A. Périvier. Après
la mort de Villemessant, le 11 avril 1879, rédacteur
en chef: F. Magnard; administrateur:
F. de Rodays; secrétaire de la
rédaction: A. Périvier. ~ Journal
littéraire léger et mondain, qui suit l'actualité
dans le seul but de distraire; hebdomadaire en 1854, puis
bi-hebdomadaire en 1856, il devient quotidien en novembre
1866. Lorsque la politique apparaît dans ses colonnes
en mai 1867, il se range alors dans la catégorie
des journaux conservateurs, plus tard il se classe politiquement
au centre. ~ Rubriques: elles varient
fréquemment jusqu'à ce que Le Figaro
devienne quotidien le 16 novembre 1866. Il s'agit de potins
mondains, humoristiques, voire même sarcastiques,
de faits divers, de chroniques concernant le théâtre
de nouvelles littéraires; une "Revue des journaux"
apparaît en 1864; un feuilleton à partir
de janvier 1866, pour répondre à la demande
des lecteurs. ~ Ce journal léger et mondain, de
tendance conservatrice sous l'Empire, tire à 56
000 exemplaires en février 1870. Suspendu dès
le 30 mars 1871 par la Commune, il reparaît, à
Versailles, le 15 mai. Il demeure, par la suite, un journal
de droite, extrêmement conservateur, dont l'audience
ne cesse cependant de croître (77 000 exemplaires
en 1876) en raison de sa formule originale qui le distingue
des quotidiens contemporains: "reporters" envoyés
en France et à l'étranger, style alerte
et léger adopté pour tous les articles.
Dans ses "Paris au jour le jour", F. Magnard, entré
au journal en 1871, fait brièvement le point de
l'actualité; les "Nouvelles à la main" signées
"Le Masque de fer" (P. Gille) ~ une des rubriques les
plus lues de la presse française ~ sont pleines
d'esprit et d'imagination; les petites annonces "à
l'anglaise" (le plus souvent fruit de l'imagination et
de la verve des rédacteurs eux-mêmes) permettent,
à partir de 1874, à la galanterie parisienne
de s'exprimer; enfin les potins mondains et demi-mondains
suscitent la curiosité des lecteurs bourgeois et
petit-bourgeois. Son côté boulevardier attirera
évidemment au Figaro beaucoup de critiques
de la part de ses confrères. Il modère ses
attaques contre la République à partir de
1878 et finit presque par accepter ce type de régime,
"comme un pis-aller provisoire." Après la mort
de Villemessant, en 1879, le quotidien, confié
à trois de ses collaborateurs (Magnard, de Rodays
et Périvier), va s'assagir et traiter la politique
avec plus de sérieux et moins de légèreté
lorsqu'il se fait l'écho de la vie parisienne.
Son audience demeure très grande: avec son supplément
littéraire, il tire à près de 105
000 exemplaires en juillet 1880. Ce journal conservateur
fait partie des grands journaux du centre, avec le
Journal des débats et Le Temps; il
abandonne le monarchisme, dès 1880, pour se rallier
progressivement à la République. L'équipe
de rédaction demeure une des plus brillantes de
Paris; il ouvre largement ses colonnes aux personnalités
des lettres et des currents: Zola y tient une chronique
hebdomadaire, en première page, durant un an. Il
entretient des correspondants dans les principales capitales
européennes, comme le faisaient aussi Le Temps
et Le Petit Parisien, et il publie des enquêtes
et des reportages de grande qualité, tels ceux
de C. Chincholle, premier grand reporter français.
Il attire à lui des collaborateurs de talent appartenant
au monde des arts et des lettres. Son tirage se maintient
autour de 80 000 exemplaires. Son rédacteur en
chef, de Rodays, le met au service de la cause dreyfusarde
en octobre 1897, mais celui-ci doit abandonner, en décembre,
devant les protestations des lecteurs qui délaissent
le quotidien pour L'Écho de Paris. Le
Figaro n'en devient pas pour autant antidreyfusard,
mais son tirage n'est plus que de 20 000 exemplaires en
1901. ~ Principaux collaborateurs. Avant
le 16 novembre 1866: P. Audebrand, T. de Banville,
J. Claretie, Colombine, A. Delvau, A. Duchesne, A. Dupeuty,
Léo Lespès, E. Lockroy, F. Magnard, A. Marx,
C. Monselet, J. Noriac, L. Pollet, A. Scholl, H. Rochefort,
G. Vapereau, A. Villemot, A. Wolff, C. Yriarte. A
partir du 16 novembre 1866: A. Achard, X. Aubryet,
Argus, A. Bataille, E. Blavet, H. Chabrillat, E. Chavette,
C. Chincolle, J. Claretie, E. Daudet, A. Delpit, A. Duchesne,
A. Dupeuty, A. Duplessis, A. Duvernois, Emilio, Etincelle,
Ferragus, E. Feydeau, Franklin, P. Giffard, P. Gille (le
Masque de fer), P. de Grandlieu (pseud. de L. Lavedan),
A. Granier de Cassagnac, G. Guillemot, P. Hémery,
Baron Grimm, P. Grousset, P. Héméry, Ignotus,
Janus, Jean de Paris, G. Jollivet, B. Jouvin, A. Karr,
C. Laurent, Le Masque de fer, L. Lespés, E. Lockroy,
F. Magnard, E. Magnier, G. Maillard, A. Marcade, A. Marx,
T. Massiac, G. de Maupassant, L. Meilhac, A. Millaud,
R. Milton, E. Morand, J. Mystère (pseudonyme collectif),
J. de Paris, J. Prével, Quidam, Pierre Quiroule,
A. Racot, A. Ranc, J. Raimond, A. Rénal, J. Richard,
H. Rochefort, Saint-Genest, A. Scholl, A. Second, E. Tarbé,
Pierre de Touche, L. Ulbach, Un monsieur de l'orchestre,
J. Valter, G. Vassy, Vermorel, A. Villemot, A. Vitu, J.J.
Weiss, A. Wolff. Feuilleton: A. Achard,
F. Béchard, F. du Boisgobey, J. Brémond,
J. Claretie, G. Claudin, A. Daudet, E. Daudet, C. Debans,
C. Dickens, L. Enault, P. Féval, E. Feydeau, Granier
de Cassagnac, A. Jaime, P. Juillerat, H. de Lacretelle,
H. Lafontaine, A. Lapointe, X. de Montépin, G.
Ohnet, P. Perret, G. Pradel, A. Racot, P. Saunière,
A. Theuriet, M. Uchard, L. Ulbach, C. Vignon. ~ Zola y
publie 17 textes, du 24 septembre 1865 au 18 juin 1867;
7 textes dans le supplément littéraire du
dimanche, du 15 juillet 1877 au 25 avril 1880; et 55 textes,
du 6 septembre 1880 au 22 septembre 1881 (Une campagne).
Entre le 11 décembre 1880 et le 12 mai 1883, il
publie cinq textes dans le supplément littéraire
du dimanche. "Jacques Damour" paraît en feuilleton
dans Le Figaro du 27 avril au 2 mai 1883. Le
29 décembre 1883, Zola y publie la préface
écrite pour la pièce tirée de Pot-Bouille,
par W. Busnach. Zola y publie trois articles en 1885:
"Germinal" (29 octobre); "La censure", (7 novembre); "Louis
Desprez" (9 décembre) (t. I: 35, 112, 119, 159,
161, 164, 169, 176, 197, 198; t. II: 3, 45, 47, 274, 288,
290, 296, 349; t. III: 121, 145, 147, 187, 211, 212, 216,
255, 314; t. IV: 22, 25, 26, 28, 58, 106, 107, 109, 118,
131, 155, 171, 290, 302, 311, 330, 343; t. V: 62, 90,
112, 197, 233, 235, 242, 259, 260, 268, 269, 270, 279,
288, 290, 380, 410; t. IX: 37, 191, 196, 214, 265, 341,
345, 348, 373, 399)
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