CALMETTE,
Gaston (Montpellier, 1858 ~ Paris, 1914)
Fils d'un fonctionnaire du second Empire et frère d'Albert
Calmette, qui découvrit, avec Camille Guérin, le vaccin
B.C.G. contre la tuberculose, il fit ses études à Nice,
à Bordeaux, à Brest et à Clermont-Ferrand avant
de s'inscrire à la faculté de droit de Paris. ~ Il
envoya des comptes rendus des débats parlementaires à divers
journaux de province, puis entra, en 1883, au Figaro,
où il fut d'abord attaché aux « échos »,
sous la direction de Philippe Gille. Il donna sa première
signature le 20 octobre 1885, et devint par la suite
secrétaire du rédacteur en chef, Francis Magnard. Il se
fit remarquer par ses interviews et ses grands reportages,
publiés le plus souvent sous le pseudonyme de «Vidi»,
et en décembre 1892, au moment de l'enquête sur le scandale
de Panama, un de ses articles entraîna la démission du ministre
des Finances, Maurice Rouvier. En 1894, à la
mort de Magnard, il fut nommé secrétaire de rédaction du
Figaro
par les nouveaux directeurs, Antonin Périvier et Fernand
de Rodays. ~ Le 8 septembre 1896, il publia les confidences
d'un ancien fonctionnaire de la Guyane au sujet d'Alfred
Dreyfus; sa sympathie à peine dissimulée pour le déporté
troubla l'opinion, et, à la fin de 1897, il s'engagea
vigoureusement dans le combat pour la révision. Devenu,
le 24 janvier 1902, directeur-gérant du Figaro, il
se préoccupa de réorganiser le quotidien: il racheta à Hippolyte
Marinoni son contrat d'impression et les machines de l'imprimerie,
modernisa l'immeuble, amortit les dettes et réussit à faire
remonter le tirage de 32 000 en 1904 à 37 000 en 1910.
Au début de 1914, il mena une vive campagne contre Joseph
Caillaux, alors ministre des Finances, l'accusant, entre
autres, d'avoir cumulé ses fonctions politiques avec la
présidence du conseil d'administration d'une banque étrangère.
Le 16 mars, après avoir amorcé la publication de documents
accablants, il fut assassiné dans son bureau par madame
Caillaux. |