CÉARD,
Henry (Bercy, 1851 ~ Paris, 1924)
Son père fut sous-chef de la gare des marchandises de Bercy.
Céard entreprit, après des études de lettres à l'institution
J.H. Savouré, au lycée Louis-le-Grand et au lycée Charlemagne,
des études de médecine, qu'il abandonna en 1872, alors qu'il
était externe provisoire auprès du Dr Léon Beaufort,
chirurgien à l'hôpital Lariboisière. ~ Il entra, le
19 janvier 1873, au ministère de la Guerre comme employé
auxiliaire. Il y resta jusqu'à l'automne de 1882. Après
avoir occupé pendant deux semaines le poste d'attaché au
cabinet du préfet de la Seine Charles Floquet, il fut nommé,
le 5 octobre 1883, sous-bibliothécaire de la Ville de Paris
à l'Hôtel Carnavalet. Le 28 mars 1885, il fut nommé
sous-conservateur de cette bibliothèque et, le 17 janvier
1893, sous-chef de bureau au Secrétariat général (bibliothèque
et collection historique de la Ville de Paris). Le 18 janvier
1895 sur sa demande, on le mit en disponibilité. Il fut
élu à l'académie Goncourt le 29 avril 1918. ~ Il est
l'auteur de nombreuses oeuvres. Nouvelles: «Une attaque
de nuit» (La Vie littéraire, août 1877); «La
Saignée», publiée dans Les Soirées de Médan,
1880; «A la mer» (La Vie populaire, 8 octobre
1885). Romans: Une belle journée, 1881; Terrains
à vendre au bord de la mer, 1906. Théâtre: Tout
pour l'honneur, drame tiré de la nouvelle de Zola, «Le
Capitaine Burle», dont la première eut lieu au Théâtre
Libre le 23 décembre 1887; Les Résignés, comédie
en trois actes, jouée au Théâtre Libre le 31 janvier 1889;
La Pêche, 1890; etc. ~ C'est au mois d'avril 1876
que Céard se rendit au domicile de Zola, à l'instigation
de Huysmans. Il devint un des familiers du romancier et
de son épouse. Il aida beaucoup Zola dans la recherche de
sa documentation. Il assista très souvent à sa place aux
premières théâtrales, afin de lui fournir les notes nécessaires
à la rédaction de son feuilleton dramatique. Il écrivit
aussi plusieurs études sur son ami: «Pot-Bouille
d'Emile Zola» (La Vie moderne, 1er juillet
1882); «Emile Zola» (L'Express, 3
août 1882); «Emilio Zola y Germinal» (Sud
America, 16-18 avril 1885); «Zola intime»
(Revue illustrée, février 1887). Zola, de son côté,
le soutint et fit, en particulier, le compte rendu de son
roman Une belle journée dans Le
Figaro du 11 avril 1881. ~ Mais ces liens d'amitié
se distendirent lorsque Zola fut décoré de la Légion d'honneur
et qu'il se présenta à l'Académie française, ce que
Céard réprouvait. Par ailleurs, ami et confident d'Alexandrine
Zola et de son mari, la liaison de ce dernier avec Jeanne
Rozerot le plaçait dans une situation difficile. Il s'était,
enfin, tourné vers Goncourt. La rupture fut consommée lors
de la première représentation du drame lyrique L'Attaque
du moulin, le 23 novembre 1895. Henry Céard fut antidreyfusard
et membre de la Ligue des patriotes. |