FLEURY,
Maurice de (Bordeaux, 1860 ~ Paris, 1931)
Elève de Charcot, spécialiste des maladies nerveuses et
mentales, il réussit à opposer les psychoses fonctionnelles
basées sur des constitutions morbides aux psychoses organiques
ou lésionnelles. Il fut un admirable vulgarisateur. Depuis
son premier ouvrage, Introduction à la médecine de l'esprit
(1897, couronné par l'Académie française, l'Académie des
sciences et l'Académie de médecine), jusqu'à l'un de ses
derniers, L'Angoisse humaine (1924), il s'efforça
d'initier le grand public aux problèmes soulevés par les
maladies de l'intelligence et du caractère. Il publia des
études sur Le Sommeil, L'Insomnie, L'Epuisement
nerveux; enseigna L'Art de vivre vieux; observa
L'Ame et le corps de l'enfant; examina Les Fous,
les pauvres fous et la sagesse qu'ils enseignent; définit,
dans L'Ame du criminel, les principes de psychiatrie
et de science criminelle qui dirigeaient son action et ses
recherches fondées sur l'idée que le criminel est un malade
qu'il faut soigner sans haine et avec pitié. ~ Il donna
des articles de vulgarisation ou de critique à divers
journaux de Paris ou de province: pendant plus de quarante
ans au Figaro
(sous le pseudonyme d'Horace Bianchon), au Gaulois
(sous celui de Pontaillac), au Temps, à la Nouvelle
Revue, à la Grande Revue, à la Revue
bleue, à la Médecine moderne, à la
Gazette des hôpitaux. ~ Membre libre de l'Académie
de médecine, il fit diverses communications, dont un très
bel éloge de Littré. Il publia un recueil de contes, Amours
de savants (1890) et une série de biographies, Les
Grands Médecins d'aujourd'hui. ~ Admirateur de Zola,
Maurice de Fleury lui écrivit en 1883. Il fut un fervent
défenseur du romancier, qu'il loua plusieurs fois dans des
articles, en particulier dans Le Figaro du 26 octobre
1889. Il fut aussi un de ses informateurs. Zola le mit à contribution
pour Le Docteur Pascal et Lourdes. Leurs liens
restèrent étroits, malgré des divergences d'opinion au moment
de l'affaire Dreyfus. Zola lut devant la Société des Gens
de lettres, le 12 mars 1900, un rapport très élogieux sur
son ami. |