GONCOURT,
Edmond de (Nancy, 1822 ~ Champrosay, 1896) et Jules Huot
de (Paris, 1830 ~ 1870)
Petit-fils de Huot de Goncourt, député à l'Assemblée
nationale en 1789, et fils d'un officier supérieur de la
Grande Armée, Edmond de Goncourt composa, d'abord avec son
frère ~ dont il partageait la vie ~, puis seul après la
mort de Jules, survenue le 20 juin 1870, de très nombreuses
oeuvres: études historiques (Histoire de la société française
pendant la Révolution, 1854; Histoire de la société
française pendant le Directoire, 1855); études sur la
société et l'art (Histoire de Marie-Antoinette, 1858;
L'Art au XVIIIe siècle, 1859-1875; Les Maîtresses
de Louis XV, 1860; La Femme au XVIIIe siècle,
1862; Idées et sensations, 1866; monographie sur
Gavarni, écrite par les deux frères, mais publiée seulement
en 1873; L'Art japonais au XVIIIe siècle,
1896; etc.): romans (Soeur Philomène, 1861; Renée
Mauperin, 1864; Germinie Lacerteux, 1865; Manette
Salomon, 1867; Madame Gervaisais, 1869; La
Fille Elisa, 1877; Les Frères Zemganno, 1879;
La Faustin, 1882; Chérie, 1884). ~ Edmond
et Jules de Goncourt étaient des collectionneurs passionnés
et de très grands connaisseurs de l'art japonais qu'ils
contribuèrent à faire connaître en France à partir
de 1855-1860. Ils tinrent un Journal de la vie littéraire
qu'Edmond continua seul et publia de 1887 à 1896, mais
dont le texte intégral ne parut que récemment. ~ Si les
Goncourt avaient noué avec Zola des relations épistolaires
très cordiales depuis que le jeune critique leur avait consacré,
dans Le Salut public de Lyon du 25 février 1865,
un article élogieux pour Germinie Lacerteux, ce n'est
que le 14 décembre 1868 que les deux frères le reçurent
chez eux. La mort de Jules resserra les liens entre Zola
et Edmond. Les deux romanciers se retrouvaient fréquemment,
chez Flaubert, au dîner des auteurs sifflés, chez Charpentier.
Zola consacra à son ami plusieurs articles éloquents, mais
ses succès n'allaient pas sans rendre amer Goncourt qui
poursuivait l'oeuvre entreprise avec son frère, sans obtenir
toutefois une grande réussite. Très uni aux Daudet, Edmond
ne fut pas étranger au manifeste des Cinq, pamphlet violent
publié dans Le Figaro
du 18 août 1887, contre La Terre et son auteur. Zola
prononça néanmoins, à la demande des exécuteurs testamentaires
de Goncourt, un discours aux obsèques de son ami, le 20
juillet 1896. |