RANC,
Arthur (Poitiers, 1831 ~ Paris, 1908)
Il fit de brillantes études à Poitiers; puis, à partir
de 1853, à Paris, où il suivit les cours de l'Ecole
de droit et ceux de l'Ecole des chartes. Il prit part, dès
1853, à des manifestations démocratiques. Impliqué dans
le complot de l'Opéra-Comique fomenté contre l'empereur,
il fut arrêté et déporté en Afrique. Il s'évada et se réfugia
en Suisse d'où il ne revint qu'avec l'amnistie de 1859.
Il collabora au Courrier du dimanche, au Nain
jaune, Journal de Paris, à La
Cloche, au Réveil, au Diable-à-quatre.
Il fut condamné à quatre mois de prison, pour un article
publié dans Le Nain jaune. ~ Après la révolution
du 4 septembre 1870, il fut nommé maire du IXe arrondissement.
Il rejoignit Gambetta à Tours, en ballon, et fut nommé
directeur de la Sûreté générale dans le territoire de la
République. Il démissionna le 6 février 1871, se présenta
aux élections et fut élu, puis réélu, en 1873. Il siégea
à l'extrême gauche. Il fut l'un des principaux rédacteurs
de La République française, fondée en novembre 1871
par Gambetta. ~ Il fut poursuivi en 1873 pour son action
entre septembre 1870 et la fin de la Commune, et condamné
à mort par contumace le 13 octobre. Il s'était enfui
en Belgique, d'où il ne rentra qu'avec l'amnistie de 1879.
Il devint en 1880 directeur de La République française,
journal auquel il n'avait cessé de collaborer, puis, jusqu'en
1886, un des principaux rédacteurs du Voltaire. En
1880, il fit pression sur Laffitte pour que Zola fut amené
à quitter ce journal. Il fut élu le 4 septembre 1881
député de la Seine, puis sénateur en 1891. ~ Il écrivit
plusieurs ouvrages, dont Le Roman d'une conspiration
(1869), Sous l'Empire (1872), et une série d'articles
très critiques contre L'Assommoir, qu'il réunit en
plaquette en 1877, et que Zola ne lui pardonna pas. Le romancier
consacra le premier article de sa campagne au Figaro
(20 septembre 1880) à Ranc: il ne le trouve que «médiocre»,
malgré sa réputation d'«homme très fort». |