ROCHEFORT,
Henri (Paris, 1830 ~ Aix-les-Bains, 1913)
Henri de Rochefort-Luçay, dit Henri Rochefort, témoigna
dès sa jeunesse de talents variés. Il se révéla très vite
par ses chroniques alertes et mordantes du Nain jaune,
du Figaro
et du Soleil comme un journaliste de combat. Il s'attira
une popularité retentissante, ainsi que des inimitiés qui
se soldèrent par quelques duels. Il mena une violente campagne
contre l'Empire, d'abord dans La Lanterne dont le
premier numéro porte la date du 1er juin 1868, puis dans
La Marseillaise (1869) et comme député de Paris.
Le meurtre du journaliste Victor Noir par le prince Pierre
Bonaparte le poussa à des violences dont le résultat
fut une condemnation à six mois de prison et 3 000
F d'amende. ~ Libéré à la chute de l'Empire, il devint
membre du gouvernement de la Défense nationale, mais il
refusa de faire partie de la Commune, Il fut condamné à la
déportation; la sentence fut exécutée par le ministère de
Broglie. Il s'évada de la Nouvelle-Calédonie en 1874. Il
rentra en France avec l'amnistie de 1880. Il créa aussitôt
L'Intransigeant, organe de revendications radicales
et socialistes à l'origine. Partisan du général Boulanger
qu'il suivit en Belgique (avril 1889), et condamné par contumace
à la détention dans une enceinte fortifiée, il s'établit
à Londres, pour ne rentrer en France qu'en 1895. Il
livra de nombreuses campagnes contre le scandale de Panama,
contre les défenseurs de Dreyfus, en faveur d'un nationalisme
intégral. ~ Outre ses articles dans les journaux, il publia
de nombreux ouvrages: Les Français de la décadence
(trois volumes formés de ses principaux articles, 1866),
La Grande Bohème (1867), Les Dépravés (1876),
L'Aurore boréale (1878), L'Evadé (1880);
Les Naufrageurs (1881), Les Aventures de ma vie
(1896-1898). |