VALLÈS,
Jules (Le Puy-en-Velay, 1832 ~ Paris, 1885)
Fils d'un instituteur, qui devint professeur, il vint à
Paris, en 1848, pour préparer le concours d'entrée à l'Ecole
normale supérieure; mais il se lança dans la politique et
la littérature. Il se fit le défenseur des idées démocratiques
et révolutionnaires. Impliqué dans un complot contre le
prince-président, il fit, en 1853, un bref séjour à Mazas.
Il mena une vie de bohème, enseigna dans une institution
libre, tint la chronique boursière au Figaro
(1858), travailla comme expéditionnaire à la mairie
de Vaugirard. ~ Son premier livre, L'Argent (1857),
est dirigé contre le banquier Mirès. De 1860 à 1867,
il collabora à divers journaux: Le Temps; Le
Figaro où il publia, en 1861, un article, «Dimanche
d'un jeune homme pauvre», qui lui valut quelque notoriété;
Le Progrès de Lyon; L'Epoque; L'Evénement. Il rassembla
ses chroniques dans un recueil intitulé Les Réfractaires
(1865). En 1867, il fonda La Rue, hebdomadaire auquel
Zola donna un conte, et dont la censure, à la suite
d'un article sur Proudhon abrégea l'existence (1er juin
1867, - 11 janvier 1868). ~ Enfermé à Mazas dès
les premières défaites françaises, il fut libéré au 4 Septembre,
fonda Le Cri du peuple,
où il soutint avec ardeur les revendications de la population
parisienne, puis la Commune. Poursuivi, condamné à mort
le 4 juillet 1872, il s'exila à Londres où il vécut
difficilement, en collaborant, sous des pseudonymes à des
journaux français et russes (Le Siècle, Le Voltaire,
La Vie moderne, L'Evénement, etc.). Il rentra en France
le 13 juillet 1880, et ressuscita Le
Cri du peuple (1er numéro: 28 octobre 1883). ~ Il
composa plusieurs romans, pour la plupart autobiographiques,
dont la triologie Jacques Vingtras: L'Enfant
(1879), Le Bachelier (1881) et L'Insurgé (1886).
~ Zola et Vallès s'étaient rencontrés chez Hachette et dans
les salles de rédaction. Zola aida Vallès, lorsqu'il était
en exil à Londres, à entrer dans des journaux
russes. Leurs relations restèrent toujours très cordiales.
Vallès vint parfois à Médan. Zola consacra un article
au Bachelier et au passé politique de son auteur
(qu'il ne comprenait pas) dans Le
Figaro du 30 mai 1881. |