ANNÉE, Antoine (Avremensil, près de Dieppe, 1770 -
Paris, 1846)
Année prit part à la Révolution en 1789 mais, effrayé par ses
excès, entra dans l'armée et y resta jusqu'après Thermidor.
Rentré à Paris, il créa un journal, Le Réhabiliteur,
contre le Terreur, qui n'eut que vingt numéros. Sous l'Empire,
il écrivit un certain nombre de comédies légères, mêlées de
couplets, en collaboration avec Jouy et autres dramaturges,
par exemple : Antoine décorateur, Le carosse espagnol, Un
tour de soubrette, etc. Plus tard, il devint sous-intendant
militaire et maître des requêtes. Sa vie littéraire fut assez
active sous la Restauration et il publia L'empereur Napoléon
et M. le duc de Rovigo, ou le revers des médailles.
De plus, Année donna des articles à La Revue encyclopédique,
au Mercure du XIXe siècle, au Constitutionnel
et des notices à La nouvelle biographie des contemporains.
Peu avant 1830, il fut emprisonné pour délit de presse, probablement
à cause d'une introduction qu'il avait écrite pour une brochure
contre la police du ministre Corbières en 1829.
AVRIGNY, Charles-Joseph Loeillard d' (Martinique, vers
1760 - 1823)
Avrigny écrivit plusieurs drames et vaudevilles qui furent
représentés avec succès, parmi lesquels on cite : La supercherie
par amour, L'homme et le malheur, La lettre, etc. Sa production
dramatique la plus remarquable fut une tragédie, Jeanne
D'arc. Il composa aussi Poésies nationales, un
poème, Fernand Cortez inachevé, Le départ de la Pérouse,
et un Tableau historique des commencements et des progrès
de la puissance britannique dans les Indes. Malheureusement,
la date de publication de ses ouvres demeure incertaine.
BRAZIER, Nicolas (Paris, 1783 - Passy, 1838)
Auteur dramatique et chansonnier, Brazier était fils d'un maître
d'écriture. Il fut placé bien jeune dans un atelier de bijouterie,
où il commença à écrire des chansons. À vingt ans, ses essais
" assez brillants " le placèrent à coté de Désaugiers et d'Armand
Gouffé, qui avait pris Brazier sous sa protection. Le jeune
artiste offrit bientôt des " bluettes " sur les petits théâtres
; sa première pièce (dont on ignore la date de représentation)
fut Lisette toute seule, un monologue composé en société
avec Simonnin et représenté au théâtre des Délassements-Comiques.
Après une seconde pièce, Ivrogne toute seule, il étudia
dans un collège de la rue Saint-Antoine. Sous la Restauration,
il chanta le retour des Bourbons et fut attaché à la bibliothèque
de Louis XVIII mais après une affaire de maladresse, il reçut
une modeste pension en donnant sa démission. Sur la scène, il
fut lié avec Dumersan, et de leur collaboration il résulta plus
de quarante ouvrages. En tout, il a composé 215 pièces, dont
50 furent imprimées. Brazier fut aussi journaliste et chroniqueur,
écrivant des articles dans Le vert-vert et composant
Chroniques des petits théâtres de Paris, depuis leur création
jusqu'à ce jour (1837).
CARMOUCHE, Pierre-François-Adolphe (Lyon, 1797- 1866)
Né d'une
famille de robe, Carmouche débuta avec un petit vaudeville,
dont on ignore le titre, représenté sur un des théâtres de Lyon.
Il vint à Paris et fit jouer sur la scène de la Porte-Saint-Martin
en 1816 quelques " levers de rideau ". Il fut membre du Caveau
moderne et se lia avec Brazier pour la création de plusieurs
pièces. Ses autres collaborateurs furent Mélesville et Frédéric
de Courcy. Il a composé plus de deux cent vingt pièces, la plupart
des vaudevilles qui furent imprimés dans les recueils et magasins
dramatiques. Carmouche contribua aussi des poésies fugitives,
des chansons et des petits vers aux journaux. En 1824, il épousa
Mlle Jenny Vertpré. En 1827, il fut directeur de la scène à
la Porte-Saint-Martin. Après 1830, il dirigea le théâtre de
Versailles, puis celui de Strasbourg et le Théâtre-Français
de Londres.
CEY, François-Arsène Chaise de Cahagne, dit Arsène
de (Thiers, 1806 - ?)
Cey fut sous-chef de bureau au ministère des travaux publics.
Dans le monde littéraire, il écrivit des romans et des pièces
de théâtre. Parmi ses romans Larousse cite La fille du curé
(1832, 4 vol.) ; Jean le bon apôtre (1833, 4 vol.)
; La jolie fille de Paris (1834) ; et parmi ses pièces
: La fiancée du prince (1848) ; Le mari d'une Camargo,
L'ami du roi de Prusse (1852) et Quand on n'a pas le
sou (1854).
CHAZET, André-René-Polydore-Alissan de (Paris, 1775
- Paris, 1844)
Chazet fut fils d'un des trente payeurs de rentes sur l'Hôtel
de ville de Paris. Au sortir du collège de Juilly en 1792, il
accompagna à Naples son parent M. de Mackau, père de l'amiral
et alors ambassadeur de Louis XVI. Après ce voyage il visita
l'Allemagne et en apprit la langue. À Paris, comme dramaturge,
il contribua aux théâtres Lourvois, des Variétés et du Vaudeville.
Chazet composa presque toujours avec des collaborateurs. Royaliste
" fougueux ", son nom fut mis sur la liste des déportés du 18
fructidor, mais il ne fut point déporté. Après le retour des
Bourbons, il devint bibliothécaire du Louvre et enfin bibliothécaire
des châteaux de Versailles et de Trianon. En 1808, il obtint
une mention honorable de l'Académie française pour L'éloge
de Corneille et en 1829 il eut le prix Montyon pour Des
mours, des lois et des abus. Ses Souvenirs furent
publiés en 1830. Chazet écrivit 50 pièces de théâtre en collaboration.
DARTOIS, François-Victor-Armand (Beauvains, 1788 -
Paris, 1867)
Dartois entra dans une étude d'avoué en 1808, mais devint vaudevilliste
après le succès de sa première pièce, Les fiancés,
faite avec Théaulon et jouée au Vaudeville. Il célébra le retour
des Bourbons avec sa pièce royaliste, Les clefs de Paris
ou le Désert de Henri IV, écrite avec Théaulon et jouée
au Vaudeville. En 1817, il fut décoré de la Légion d'honneur.
Dartois prit la direction du théâtre des Variétés en 1830 et
la garda jusqu'en 1836.
DÉSAUGIERS, Marc-Antoine-Madeleine (Fréjus, 1772 -
Paris, 1827)
Surnommé l'Anacréon français. Son père fut un compositeur fameux
venu se fixer à Paris en 1774. Le jeune Désaugiers fut placé
au collège Mazarin et ensuite au séminaire. Cependant, en 1791,
à dix-neuf ans, il se révéla littérateur et arrangea en opéra-comique
son premier succès, Le médecin malgré lui, dont son
père écrivit la musique. Durant la Révolution, il s'expatria
à Saint-Domingue à l'aube de l'insurrection des esclaves. Il
fut emprisonné par les insurrectionistes et menacé d'être fusillé.
Désaugiers s'évada et quitta l'île sur un navire anglais en
partance pour les Etats-Unis. Fiévreux, il fut laissé sur la
côte près de New York, où une femme charitable l'abrita chez
elle et le guérit. Désaugiers séjourna quelques temps à Philadelphie
et revint à Paris en 1797, où il se livra au théâtre et à la
chanson. Le théâtre des Jeunes artistes de la Montansier, les
Troubadours, les Variétés et le Vaudeville jouèrent ses pièces
avec beaucoup de succès. En 1808, il fit partie du Caveau
et il en devint le président. Dans cette association il découvrit
et encouragea Béranger. Désaugiers a composé plus d'une centaine
de vaudevilles, souvent en collaboration avec Ségur, Dupaty,
Radet, Maurice Séguier, Brazier, etc.
DUMERSAN, Théophile (Castelnau, 1780 - Paris, 1749)
Le véritable nom de sa famille fut Marien. Selon Larousse, il apprit à lire
dans Racine et dans Molière, ce qui lui donna de bonne heure
le goût du théâtre. En 1795, le savant Millin, nommé conservateur
du Cabinet des médailles, appela à titre d'aide le jeune Dumersan.
Il fut décoré en 1833, et en 1842 il fut nommé conservateur
adjoint du département. En même temps, Dumersan composa quelques
vaudevilles. En 1798, il débuta par Arlequin perruquier
ou les Têtes à la Titus. On lui doit 238 pièces, dont 50
sont de sa seule plume.
DUPATY, Louis-Emmanuel-Félicité-Charles-Mercier (Blanquefort,
1775 - 1851)
Dupaty fut marin, ingénieur hydrographe et puis vint à Paris,
où l'attira son goût pour la littérature dramatique. Les
valets dans l'antichambre, opéra-comique qu'il fit représenter
en 1802, obtint beaucoup de succès et fut " une critique piquante
à l'endroit des adulateurs du premier consul ". Le gouvernement
fit subir à l'auteur une courte détention, suspendit la pièce
et ne permit de la reprendre que sous un autre titre, Picaros
et Diego. Sous la Restauration, Dupaty se fit remarquer
dans la presse libérale, particulièrement par ses articles dans
La Minerve.
DUPIN, Jean Henri (Paris, 1787 - ?)
Dupin fut commis dans une maison de banque lorsqu’il fit
son début au théâtre par Le voyage à
Chambord, représenté au Vaudeville en 1808.
Michel et Christine (1826) représenté
au Gymnase, fut considéré un des meilleurs vaudevilles
du répertoire moderne et eut un succès universel.
Selon Larousse, il fut un des plus féconds vaudevillistes
et librettistes de la France.
DUPORT, Paul (Paris, 1798 – Paris, 1866)
Dès l’âge de quinze ans, Duport composa une
tragédie et en 1815, pendant les Cent-Jours, il en improvisa
une seconde intitulée Dion, qui fut lue devant
le comité du Théâtre-Français et
reçue à correction. Après avoir terminé
ses études, il écrivit des Essais sur Shakspeare,
collabora à La biographie universelle et à
plusieurs recueils de littérature, puis se tourna de
nouveau vers le théâtre. Pendant une trentaine
d’années il obtint un grand nombre de succès
sur les scènes de Vaudeville, du Gymnase-Dramatique,
des Variétés, du Palais-Royal et de l’Opéra-comique.
Ses collaborateurs habituels furent : Ancelot, Bayard, Duvert
et Lausanne, Scribe, de Planard, Mélesville, Étienne
Arago, Deforges, Théaulon, Chapelle, Des Vergers et Saint-Hilaire.
Ses succès ont surtout été obtenus dans
le genre du vaudeville et la plupart furent imprimés
dans des collections spéciales consacrées au théâtre.
DUVERT, Félix-Auguste (Paris, 1795 - ?)
Duvert embrassa, en 1811, la carrière militaire et servit jusqu’en
1817. Il fut alors employé dans diverses administrations
et débuta au théâtre, en 1823, par un petit
vaudeville, Les frères de lait, qui fut bien
accueilli. Il fit représenter sur les scènes de
genre de la capitale environ 160 pièces, dont plusieurs
sont demeurées au répertoire. Il eut de nombreux
collaborateurs, parmi autres Lauzanne et Saintine, sous le nom
de Xavier.
FAVIÈRES, Étienne-Guillaume-François
de (Paris vers 1755 – 1837)
Favières fut un ancien conseiller au parlement de Paris, et épousa
la fille de Mandant, commandant de la garde nationale parisienne.
En possession d’une fortune respectable, il s’occupa
de littérature plus pour son plaisir que pour en tirer
profit. Il fit jouer en 1790 Mauvaise tête et bon
cœur, comédie en trois actes et en prose. Il
composa plusieurs autres pièces avec des collaborateurs.
FOURNIER, Narcisse (vers 1809 - ?)
Fournier donna, soit seul, soit en collaboration, un assez
grand nombre de pièces de théâtre, comédies
et vaudevilles, qui, pour la plupart, ont été
jouées au Gymnase, par exemple : La femme qu’on
n’aime plus (1836), Tiridate (1841) et Belle
Amélie (1842). Il écrivit aussi des romans
: Struensée ou la Reine et le favori ; Alexis
Petrowitch, etc.
FRANCIS (Marc-Françis-Denis-Thérésa
Leroi, baron d’Allarde) (Besançon 1778 –
vers 1840)
« Né avec une belle fortune, il se hâta
de la gaspiller. Quand il en eut fini avec elle, il se mit à
écrire des pièces charmantes, brillantes de traits
étincelants, de couplets piquants, qu’on applaudissait,
qu’on retenait et qu’on chantait partout »
(Larousse). La plus populaire de ses productions fut Les
chevilles de maître Adam, vaudeville en un acte,
fait en société avec Moreau, et joué aux
Variétés-Montansier en 1805. Il écrivit
plusieurs autres pièces et publia ses Chansons en 1824.
GABRIEL (Jules-Joseph-Gabriel Lurieu) (Paris 1792-
Paris 1869)
Gabriel montra de bonne heure sa disposition pour le théâtre
et obtint un grand succès. Selon Larousse, « Ce
qui ajoute à ce succès un cachet tout particulier,
c’est que Gabriel est resté, toute sa vie, ce que
la nature l’avait fait : un homme d’esprit et de
cœur, peu envieux des distinctions honorifiques si recherchées
par tant d’auteurs qui ne le valaient pas ». Il
fut l’auteur de plusieurs ouvrages, par exemple Monsieur
Pique-assiette, vaudeville en un acte, en collaboration
avec Armand Dartois et Théaulon, représenté
le 19 mai 1824 aux Variétés. Gabriel a aussi donné
un certain nombre de pièces sous le nom de Lurieu.
GENSOUL, Marie-Alexis-Justin (Connaux, 1781 –
Paris, 1848)
Venu jeune dans la capitale, il se fit connaître par
des pièces de vers publiées dans les journaux
et réunies en 1803 sous le titre de Mon premier pas.
Il commença à écrire des pièces
de théâtre et accepta, au moment de la Restauration,
la place de sous-chef de bureau des relais à l’administration
des postes. En 1820, il devint directeur de L’almanach
des Muses et contribua au journal Le Commerce.
Certaines de ses pièces de théâtre ont connu
un très grand succès, notamment Le baiser
au porteur et Lord Davenant. Gensoul composa aussi
des opéras, des opéras comiques et des comédies.
Il écrivit une Épître sur le théâtre,
parue dans Les mémoires de la Société
d’émulation de Cambrai (1813), et un roman,
Blanche (1843).
GERSIN, N. (vers 1766 – Chantilly, 1833)
Un des plus féconds auteurs dramatiques du début
du XIXe siècle, Gersin écrivit plusieurs dizaines
de pièces de théâtre soit seul, soit en
collaboration. Il débuta par un opéra, Rosine,
qui fut joué à l’Académie royale
de musique en 1786. Au théâtre du Vaudeville, parmi
plusieurs autres, il fit jouer Arlequin-décorateur
(1798), Les filles de mémoire (1807) et La
tasse de chocolat (1811). Au théâtre des Variétés
il fit jouer Une visite à Charenton (1818) et
L’aveugle de Montmorency (1823).
GRÉTRY, André-Joseph (Boulogne-sur-Mer
1774 – 1826)
Fils d’un célèbre compositeur, Grétry
a composé un grand nombre de pièces de théâtre,
de romans et de poésies. Malgré sa fécondité
littéraire, il vécut dans la pauvreté,
devint aveugle et mourut « d’hydropsie ».
Parmi ses productions, dont aucune n’obtint un grand succès,
nous citerons : Le barbier du village, opéra-comique
en un acte (1802) et Sigebert, roi d’Austrasie,
drame (1807). Il publia aussi Roses et pensées,
recueil de contes, fables et romances (1805) et L’amour
et le crime ou Quelques journées anglaises (1807).
HAPDÉ, Jean-Baptiste-Auguste, connu au théâtre
sous le nom d’Augustin
(Paris 1774 – Paris 1839)
Hapdé reçut une bonne instruction, fit représenter
en 1794 sur la scène et écrivit dès cette
année pour le théâtre. En 1800, il quitta
le monde littéraire pour joindre l’armée,
où il devint secrétaire du général
Hédouville et administrateur des hôpitaux militaires,
et retourna à Paris en 1802. Il recommença à
composer des mélodrames et des parades et devint, en 1810,
administrateur des Jeux gymniques, théâtre spécialement
consacré à la pantomime. Ce théâtre
fit faillite en 1812 et avec la campagne de 1813, Hapdé
obtint la place de directeur des hôpitaux militaires de
la grande armée. En 1814, il publia une brochure dans laquelle
il attaquait Bonaparte. Pendant les Cent-Jours, il s’enfuit
en Angleterre. De retour à Paris après le départ
de Napoléon, il devint royaliste et sous le règne
de Louis XVIII Hapdé devint membre de la Légion
d’honneur, chevalier de l’Eperon d’or du pape
et membre de la Société académique de Paris.
Pour la scène, il écrivit un assez grand nombre
pièces, dont on cite : La prise de Mantoue ou les Français
en cantonnement, opéra-comique en 2 actes (Ambigu-Comique,
1797); L’enfant du mystère ou les Amants du XVe
siècle, pantomime en 3 actes (Théâtre
de la Cité, 1800) et Thérèse et Faldom
ou le Délire de l’amour (Lyon, 1809).
JOHNSON, Ben (Westminster 1574 – 1637)
Johnson, le célèbre poète dramatique anglais,
fut placé par ses parents à Cambridge. Il fut
retiré de l’université par son beau-père
pour l’initier à son métier de maçon.
Ensuite il quitta son travail, servit comme volontaire en Flandres,
revint en l’Angleterre, devint acteur et commença
à composer des pièces. En 1596, sa première
publication, la comédie Chacun dans son caractère
fut admirée par le public et la reine Elizabeth I, qui
accorda sa protection au jeune Johnson. Johnson fut membre du
club de la Sirène, où se réunirent Shakespeare,
Donne et autres poètes fameux de l’époque,
puis de la taverne de Saint-Dunstan, où il fut nommé
président. Ses pièces principales sont : la
Chute de Séjan (1603), Valpone ou le Renard
(1605), Épicaene ou la femme silencieuse (1609)
et Catilina
(1611). Les œuvres de Johnson ont été traduites
en français pour la première fois par Ernest Lafond
en 1863.
JOUY, Victor-Joseph Étienne, dit DE (Jouy 1769
– 1846)
Après 1797 et une jeunesse orageuse plein d’aventures
militaires et révolutionnaires, sa vie fut entièrement
consacrée à la littérature. Jouy composa
des tragédies, comédies, opéras et vaudevilles.
Dans tous ces genres il obtint du succès mais pas d’excellence.
Sa série de livres sous le titre commun d’Ermite
ont fondé sa réputation et eurent une vogue immense.
Jouy fut élu membre de l’Académie française
en 1815. En 1823, sous la Restauration, il fut condamné
à trois mois de prison pour un article inséré
dans La biographie des contemporains. En 1831, Jouy
reçut de Louis-Philippe la place de conservateur de la
bibliothèque du Louvre. Quelques ouvrages de ce littérateur
sont : Vestale, tragédie lyrique (1807); Sylla,
tragédie (1822) et Le franc-parleur, suite de
L’ermite de la Chaussée d’Antin
(1812-1815).
LA MARTELIÈRE, Jean-Henri-Ferdinand (Fervrette,
Haut-Rhin, 1761 – 1830)
Ce littérateur était issu d’une ancienne
famille allemande, qui avait changé son nom de Schwingdenhammer
en une forme française. La Martelière fit ses
études en Allemagne, où il se lia avec Schiller.
Ensuite il parcourut l’Europe et s’installa à
Paris, où il s’occupa de littérature. La
Martelière donna au théâtre plusieurs pièces,
dont : Robert, chef de brigands (1792) et Le tribunal
redoutable (1793), qui obtinrent beaucoup de succès.
LAVERPILLIÈRE, A. (L’Yonne, 1790 –
1852)
En 1817, il fit recevoir au Théâtre-Français
une comédie en cinq actes et en vers, Le Sophiste,
et, en 1822, une autre pièce, Les deux mahométans.
La Verpillière dut avoir recours aux tribunaux pour faire
représenter ces deux œuvres. Cependant, par arrêt
de la cour royale, Le Sophiste fut réduit à
trois actes et enfin joué en 1833 sous le titre de
L’homme
et ses écrits. Sa pièce Les
deux mahométans fut modifiée aussi par la
censure et jouée en 1835. Ce dramaturge donna ensuite
: L’argent et la politique, comédie en
vers (1834) et Cinquante ans d’histoire en cinquante
pages, écrit politique (1834).
LÉGER, François-Pierre-Auguste (Bernay,
1766 – Paris, 1823)
Léger était fils d’un chirurgien estimé
et se fit abbé, puis précepteur. Au début
de la Révolution, il entra dans la troupe des comédiens
du théâtre du Vaudeville et puis s’engagea
avec le théâtre des Troubadours. Cette entreprise
ayant avorté, Léger quitta le théâtre,
devint greffier de la justice de la paix à Saint-Denis,
et fut par la suite directeur de théâtre à
Nantes. Il composa un grand nombre de pièces, parmi lesquelles
: Le corsaire comme il n’y en a point, en trois
actes (1790) et des livrets d’opéra : Heureuse
ivresse, un acte (1791) et L’orphelin et le curé
(1790).
LEMERCIER, Louis-Jean-Népomucène (Paris,
1771 – 1840)
Le père de Lemercier avait été secrétaire
du duc de Penthièvre, du comte de Toulouse, et enfin
de la duchesse de Lamballe, qui fut la marraine de Népomucène.
À seize ans, Lemercier composa une tragédie, Méléagre,
qui fut jouée sur le Théâtre-Français.
Sa réputation littéraire ne commença qu’à
l’apparition du Tartufe révolutionnaire
(1795), dont la représentation fut arrêtée
par le Directoire. Son Agamemnon de 1794 fut son plus
grand et son dernier succès. Après le 18 brumaire,
il fut bien placé sous Napoléon mais des allusions
politiques dans sa tragédie Charlemagne causa un éclat
avec le pouvoir. Avec la proclamation de l’Empire, il
envoya sa démission de la Légion d’honneur.
En 1810, Lemercier se maria et fut reçu d’Académie
Française. Sous la Restauration, il s’occupa de
ses productions littéraires et fit à l’Athénée
un cours de littérature dont les leçons ont été
publiées en 4 volumes.
LORAUX, Michel Fillette (Paris, 1779 – vers 1850)
Loraux fut à la fois inspecteur de la libraire et comptable
à l’Odéon. On cite de lui les pièces
suivantes : Le dîner de famille, banquet offert
à Louis Picard, représenté à l’Odéon
(1816); Jean Second, traduction libre en vers; Une
heure d’absence, comédie en prose (1812);
La rivale d’elle-même,
comédie en trois actes et en vers (1816).
MONNAIS, Désiré-Guillaume-Édouard
(Paris, 1798 – Paris 1868)
Monnais se fit inscrire comme avocat au barreau de Paris mais
ensuite s’occupa exclusivement de littérature,
de critique théâtrale et d’art. Il publia
de nombreux articles dans des journaux dramatiques. En 1836,
Monnais obtint un emploi au ministère de l’Intérieur,
section des théâtres. Il fut nommé, en 1838,
commissaire près des théâtres lyriques.
En 1841, il devint l’associé de Léon Pillet
pour la direction de l’Opéra. Il cessa d’occuper
de cette position en 1847 et, en 1852, il entra au ministère
d’État en qualité de commissaire des théâtres.
Monnais prit le pseudonyme Paul Smith pour ses articles dans
La revue et gazette musicale. Entre autres, on lui
doit Mimili ou Souvenirs d’un officier français
dans une vallée suisse, traduit de l’allemand
(1827); Esquisses de la vie d’artiste (1844)
et Sept notes de la gamme, roman (1848). Entre 1830
et 1837, il composa des vaudevilles en collaboration avec Chapelle
et Paul Duport, dont on cite : La demande en mariage ou
le Jésuite retourné, Le cour des messageries
et Le secret d’État.
MOREAU, Charles-François-Jean-Baptiste (Paris,
1783 – Paris, 1832)
Moreau se fit recevoir avocat mais renonça à
cette carrière pour composer des pièces de théâtre
et écrire dans les journaux. À partir de 1806,
soit seul, soit en collaboration, il composa une cinquantaine
de pièces. Il écrivit aussi de nombreux articles
dans L’Aristarque, Le Journal des arts,
La Quotidienne et Le Journal général.
Après la révolution de Juillet, il prit part à
la rédaction politique du Courrier français.
Le gouvernement de Louis-Philippe le nomma maître des
requêtes en service extraordinaire. Parmi ses pièces
diverses on cite: Val-au-vant ou le Pâtissier d’Asnières,
folie en un acte et en prose (1812), Boulevard Bonne-Nouvelle
(1821) avec Scribe et Mélesville et La femme du sous-préfet
(1821) avec Sewrin.
OUTREPONT, Charles-Thomas-François (Bruxelles,
1777 – Paris, 1840)
Outrepont suivit son père à Paris, devint sous-chef
dans les droits réunis, se démit de son emploi
pour s’adonner entièrement à la culture
des lettres et perdit sa fortune dans des spéculations
de Bourse. Parmi ses principaux écrits on cite : Dialogue
des morts, suivi d’une lettre de J. J. Rousseau (1825),
La Saint-Barthélemy, drame historique (1826)
et La Mort
de Henri III ou les Ligueurs, drame (1826).
Ses drames ne furent point joués au théâtre.
OZANEAUX, Jean-Georges (Paris, 1795 – 1852)
Ozaneaux fut successivement professeur au collège Charlemagne,
recteur à Bourges, à Clermont et à Toulouse,
inspecteur général des études (1837) et
membre du Conseil supérieur de l’Instruction publique.
Il écrivit plusieurs ouvrages historiques et éducatifs.
Quelques-unes de ses pièces de théâtre ont
été représentées avec un certain
succès et furent réunies sous le titre : Erreurs
poétiques en 1849. Avec Sauvage, il écrivit
Newgate ou les Voleurs, en quatre actes, représenté
à la Gaieté (1829), Bigame en trois actes,
donné à la Porte-Saint-Martin (1830) et Le
dernier jour de Missolonghi, drame en trois
actes, joué à l’Odéon (1828).
PICARD, Louis-François (Paris, 1769 –
1828)
Fils d’un procureur au parlement de Paris et neveu d’un
médecin réputé, Picard se décida
pour le théâtre. À dix-huit ans, il s’essaya
comme acteur sur le petit théâtre Mareux, rue Saint-Antoine.
En 1787, il publia un petit roman, Eugène de Senneville
et fit en 1789 représenter Badinage dangereux,
en collaboration avec Fiévée. Sa réputation
fut lancée avec Le masque et Encore des
Ménechmes, Le passé, le présent
et l’avenir, comédie en trois actes en en
vers, représentée au Théâtre-Français
puis transportée aux théâtres du boulevard.
Picard continua à jouer des rôles, se maria et
obtint un engagement au théâtre Mareux avec sa
femme et son frère. Après le succès des
Visitandines, opéra-comique en deux actes (1792),
Picard entra à la Comédie-Française. Vers
1800, il prit la direction du théâtre Louvois et
transféra peu après à l’Odéon,
où il fut directeur, auteur et comédien. En 1807,
il quitta l’Odéon pour siéger à la
seconde classe de l’Institut. Ensuite il fut appelé
à la direction de l’Opéra, qu’il quitta,
en 1816, pour reprendre celle de l’Odéon. Picard
fit jouer plus de cent pièces et écrivit aussi
des romans.
RIBIÉ, César (Paris, 1755 – Martinique,
1830)
À quinze ans, Ribié quitta son père, un
montreur de marionnettes, poursuivit divers travaux, puis se
fit admettre dans la troupe du théâtre de Nicolet
et y joua de petits rôles. Il fut ensuite engagé
au théâtre des Associés, et ensuite parcourut
la province. En 1790, il se rendit dans les colonies françaises
avec une troupe de comédiens, mais n’y trouva pas
la fortune. De retour en France, il devint directeur du théâtre
de la Gaieté, qu’il abandonna pour donner des représentations
en province. À Rouen, il fonda le théâtre
de la République. De retour à Paris, il dirigea
divers théâtres et retourna vers 1812 dans les
colonies, où il termina sa carrière. Comme auteur
dramatique, il donna au théâtre de Nicolet son
premier ouvrage, Le bon seigneur ou la Vertu récompensée,
drame en un acte, en prose (1782). On lui doit aussi : Correction
villageoise ou les Bons parents, pantomime en vers libres
(1785); Deux petites sœurs (1784) et Polichinelle
protégé par la fortune, en trois actes (1785).
ROCHEFORT, marquis Claude-Louis-Marie de Rochefort-Luçay,
plus connu sous le nom d’Amand de (Evaux, 1790 –
1871)
Parce que sa famille fut ruinée durant la Révolution,
Claude-Louis fut d’abord commis dans une librairie du
passage des Panoramas, à Paris, puis obtint un emploi
au ministère de l’Intérieur. Sous la Restauration,
il fut attaché comme secrétaire au gouverneur
de l’île de la Réunion. De retour en France,
il se livra à des travaux littéraires et devint
le collaborateur de Martainville au Drapeau blanc et
se lia avec des écrivains légitimistes. Il composa
un assez grand nombre de vaudevilles soit seul, soit en collaboration.
Parmi ses vaudevilles on cite : Pages et les poissardes
en deux actes (1840), La Mère Saint-Martin ou
le Diable s’en mêle, en un acte (1841) et Les
Mystères de Passy, en cinq actes (1844).
ROUGEMONT, Michel-Nicolas Balisson, baron de (La Rochelle,
1781 – Paris, 1840)
Ayant perdu son père en 1797, Rougemont servit quelque
temps dans la marine. Il devint, en 1799, officier d’ordonnance
du marquis du Grignon et du comte de Sezannet dans l’armée
vendéenne. En 1800, il vint à Paris et composa
des pièces de théâtre. En 1826, il obtint
la croix de la Légion d’honneur. Rougemont fut
aussi membre de la Société des Soupées
de Momus, membre de l’Athenée des arts,
du Caveau moderne et de la Société
d’émulation de Cambrai. Il collabora à
La Quotidienne, au Journal général
de France, au Journal de Paris, à L’Aristarque,
à La Gazette de France et aux Annales de
la jeunesse. Rougement réussit surtout dans le vaudeville,
mais écrivit aussi des poésies et des romans.
Parmi ses vaudevilles on cite : Romance, en un acte
(1800); Célestine ou les Époux sans l’être,
mélodrame en trois actes (1800) et Le mariage de
Charlemagne, tableau historique en un acte et en vers (1810).
LOURDET DE SANTERRE, Jean-Baptiste (Paris, 1735 –
Paris, 1815)
Il fut auditeur, puis maître de la chambre des comptes,
conseiller du roi à l’Hôtel de ville (1766)
et enfin censeur royal. Lourdet de Santerre prit le goût
du théâtre et composa plusieurs pièces avec
succès, dont on cite : Comédienne sans le
savoir, à l’Opéra-Comique (1758), Annette
et Lubin, à la Comédie-Italienne (1762);
Ziméo,
opéra en trois actes (1800).
SAUVAGE, Thomas-Marie-François (Paris, 1794
– ?)
Sauvage débuta, en 1814, au Vaudeville, avec une pièce
intitulée Mademoiselle Hamilton. Il écrivit
un grand nombre de pièces, soit seul, soit en collaboration.
En 1827 il prit la direction de l’Odéon, qu’il
abandonna au bout d’une année. Il donna un grand
nombre d’articles de critique théâtrale au
Journal général de France et au Moniteur.
Parmi ses ouvrages on cite : Le portefeuille ou le Lord
impromtu, en un acte (1820); Le petit ramoneur,
drame en trois actes (1826) et Marguerite d’Anjou,
opéra en trois actes (1826).
SÉGUR, Joseph-Alexandre, vicomte de (Paris,
1756 – Bagnères, 1805)
Après avoir rapidement parcouru la carrière militaire,
Ségur prit sa retraite en 1790 et se consacra aux lettres.
Parmi ses pièces on cite Rosaline
et Floricourt, Le fou par amour, et Le
retour du mari, représentés au Théâtre-Français.
Il fit jouer aussi des pièces à l’Odéon.
Sa dernière production, Les femmes (1802), a
été souvent réimprimée. Ségur
fut aussi l’auteur d’un roman épistolaire,
Correspondance secrète entre Ninon de Lenclos, le
marquis de Villarceaux et Mme de M (1790) et l’éditeur
des Mémoires du baron Besenval. Ses œuvres
diverses furent publiées en 1819.
SEWRIN, Charles-Augustin (Metz, 1771 – Paris,
1853)
Sous la Révolution et l’Empire, il fit jouer des
vaudevilles sur les petits théâtres de Paris. Nommé
sous la Restauration secrétaire archiviste de l’hôtel
des Invalides, il perdit cette place par suite de la Révolution
de 1830. Il composa, à partir de 1793, plusieurs opéras-comiques,
comédies et vaudevilles, soit seul, soit en collaboration.
Parmi ses livrets d’opéra on cite : La moisson,
comédie; L’auberge de Kaufburn, vaudeville;
et Mon oncle Antoine.
THÉAULON, Marie-Emmanuel-Guillaume (Aigues-Mortes,
1787 – Paris, 1841)
Ce dramaturge fécond composa plus de 200 pièces,
dont la plupart furent des vaudevilles. Son collaborateur le
plus assidu fut Armand Dartois, avec qui il avait débuté.
Les deux furent les auteurs royalistes par excellence des deux
Restaurations. Parmi ses pièces on cite : Le
roi et la ligue, opéra-comique en deux
actes (1816); Le Panorama de Paris ou C’est fête
partout, vaudeville en cinq tableaux (1821) et L’artiste
ambitieux ou l’Adoption, comédie en cinq actes
et en vers (1820).
VIEILLARD DE BOISMARTIN, Pierre-Ange
(Rouen, 1778 – Paris, 1862)
Il vint de bonne heure s’établir à Paris,
où il obtint un emploi au Trésor en 1806. En 1820,
il fut nommé censeur royal, puis, de 1822 à 1824,
il dirigea Le Journal des maires. En 1826 il fut appelé
à la bibliothèque de l’Arsenal en qualité
de conservateur. Il en est devenu administrateur en 1851, puis
il passa, en 1853, à la bibliothèque du Sénat.
Sous l’Empire et la Restauration, Vieillard de Boismartin
jouit d’une véritable réputation d’écrivain
dramatique. Il débuta en 1799 avec une parodie collaborative
intitulée Orviétan, que jouer l’Ambigu-Comique.
Parmi ses pièces principales on cite : Les masques,
joué à la Gaieté en 1800; Chapelle
et Bauchaumont, pièce représentée
en 1806 au théâtre Montansier et Les rêveurs
éveillés, au Vaudeville en 1813. Parmi ses
livrets d’opéra on distingue : Le Premier homme
du monde, joué à l’Opéra Comique
en 1800 et Blanche et Guiseard, en trois actes (1824).
Il composa aussi un certain nombre de cantates pour l’Académie
des beaux-arts de 1813 à 1829.
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