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Accueil : Catalogues : O'Neill-Karch : Biographies
Collection O'Neill-Karch

"Auteurs dramatiques", par Daumier.

 

 

ANNÉE, Antoine (Avremensil, près de Dieppe, 1770 - Paris, 1846)

Année prit part à la Révolution en 1789 mais, effrayé par ses excès, entra dans l'armée et y resta jusqu'après Thermidor. Rentré à Paris, il créa un journal, Le Réhabiliteur, contre le Terreur, qui n'eut que vingt numéros. Sous l'Empire, il écrivit un certain nombre de comédies légères, mêlées de couplets, en collaboration avec Jouy et autres dramaturges, par exemple : Antoine décorateur, Le carosse espagnol, Un tour de soubrette, etc. Plus tard, il devint sous-intendant militaire et maître des requêtes. Sa vie littéraire fut assez active sous la Restauration et il publia L'empereur Napoléon et M. le duc de Rovigo, ou le revers des médailles. De plus, Année donna des articles à La Revue encyclopédique, au Mercure du XIXe siècle, au Constitutionnel et des notices à La nouvelle biographie des contemporains. Peu avant 1830, il fut emprisonné pour délit de presse, probablement à cause d'une introduction qu'il avait écrite pour une brochure contre la police du ministre Corbières en 1829.

 

AVRIGNY, Charles-Joseph Loeillard d' (Martinique, vers 1760 - 1823)

Avrigny écrivit plusieurs drames et vaudevilles qui furent représentés avec succès, parmi lesquels on cite : La supercherie par amour, L'homme et le malheur, La lettre, etc. Sa production dramatique la plus remarquable fut une tragédie, Jeanne D'arc. Il composa aussi Poésies nationales, un poème, Fernand Cortez inachevé, Le départ de la Pérouse, et un Tableau historique des commencements et des progrès de la puissance britannique dans les Indes. Malheureusement, la date de publication de ses ouvres demeure incertaine.

 

BRAZIER, Nicolas (Paris, 1783 - Passy, 1838)

Auteur dramatique et chansonnier, Brazier était fils d'un maître d'écriture. Il fut placé bien jeune dans un atelier de bijouterie, où il commença à écrire des chansons. À vingt ans, ses essais " assez brillants " le placèrent à coté de Désaugiers et d'Armand Gouffé, qui avait pris Brazier sous sa protection. Le jeune artiste offrit bientôt des " bluettes " sur les petits théâtres ; sa première pièce (dont on ignore la date de représentation) fut Lisette toute seule, un monologue composé en société avec Simonnin et représenté au théâtre des Délassements-Comiques. Après une seconde pièce, Ivrogne toute seule, il étudia dans un collège de la rue Saint-Antoine. Sous la Restauration, il chanta le retour des Bourbons et fut attaché à la bibliothèque de Louis XVIII mais après une affaire de maladresse, il reçut une modeste pension en donnant sa démission. Sur la scène, il fut lié avec Dumersan, et de leur collaboration il résulta plus de quarante ouvrages. En tout, il a composé 215 pièces, dont 50 furent imprimées. Brazier fut aussi journaliste et chroniqueur, écrivant des articles dans Le vert-vert et composant Chroniques des petits théâtres de Paris, depuis leur création jusqu'à ce jour (1837).

CARMOUCHE, Pierre-François-Adolphe (Lyon, 1797- 1866)

Né d'une famille de robe, Carmouche débuta avec un petit vaudeville, dont on ignore le titre, représenté sur un des théâtres de Lyon. Il vint à Paris et fit jouer sur la scène de la Porte-Saint-Martin en 1816 quelques " levers de rideau ". Il fut membre du Caveau moderne et se lia avec Brazier pour la création de plusieurs pièces. Ses autres collaborateurs furent Mélesville et Frédéric de Courcy. Il a composé plus de deux cent vingt pièces, la plupart des vaudevilles qui furent imprimés dans les recueils et magasins dramatiques. Carmouche contribua aussi des poésies fugitives, des chansons et des petits vers aux journaux. En 1824, il épousa Mlle Jenny Vertpré. En 1827, il fut directeur de la scène à la Porte-Saint-Martin. Après 1830, il dirigea le théâtre de Versailles, puis celui de Strasbourg et le Théâtre-Français de Londres.

 

CEY, François-Arsène Chaise de Cahagne, dit Arsène de (Thiers, 1806 - ?)

Cey fut sous-chef de bureau au ministère des travaux publics. Dans le monde littéraire, il écrivit des romans et des pièces de théâtre. Parmi ses romans Larousse cite La fille du curé (1832, 4 vol.) ; Jean le bon apôtre (1833, 4 vol.) ; La jolie fille de Paris (1834) ; et parmi ses pièces : La fiancée du prince (1848) ; Le mari d'une Camargo, L'ami du roi de Prusse (1852) et Quand on n'a pas le sou (1854).

 

CHAZET, André-René-Polydore-Alissan de (Paris, 1775 - Paris, 1844)

Chazet fut fils d'un des trente payeurs de rentes sur l'Hôtel de ville de Paris. Au sortir du collège de Juilly en 1792, il accompagna à Naples son parent M. de Mackau, père de l'amiral et alors ambassadeur de Louis XVI. Après ce voyage il visita l'Allemagne et en apprit la langue. À Paris, comme dramaturge, il contribua aux théâtres Lourvois, des Variétés et du Vaudeville. Chazet composa presque toujours avec des collaborateurs. Royaliste " fougueux ", son nom fut mis sur la liste des déportés du 18 fructidor, mais il ne fut point déporté. Après le retour des Bourbons, il devint bibliothécaire du Louvre et enfin bibliothécaire des châteaux de Versailles et de Trianon. En 1808, il obtint une mention honorable de l'Académie française pour L'éloge de Corneille et en 1829 il eut le prix Montyon pour Des mours, des lois et des abus. Ses Souvenirs furent publiés en 1830. Chazet écrivit 50 pièces de théâtre en collaboration.

 

DARTOIS, François-Victor-Armand (Beauvains, 1788 - Paris, 1867)

Dartois entra dans une étude d'avoué en 1808, mais devint vaudevilliste après le succès de sa première pièce, Les fiancés, faite avec Théaulon et jouée au Vaudeville. Il célébra le retour des Bourbons avec sa pièce royaliste, Les clefs de Paris ou le Désert de Henri IV, écrite avec Théaulon et jouée au Vaudeville. En 1817, il fut décoré de la Légion d'honneur. Dartois prit la direction du théâtre des Variétés en 1830 et la garda jusqu'en 1836.

 

DÉSAUGIERS, Marc-Antoine-Madeleine (Fréjus, 1772 - Paris, 1827)

Surnommé l'Anacréon français. Son père fut un compositeur fameux venu se fixer à Paris en 1774. Le jeune Désaugiers fut placé au collège Mazarin et ensuite au séminaire. Cependant, en 1791, à dix-neuf ans, il se révéla littérateur et arrangea en opéra-comique son premier succès, Le médecin malgré lui, dont son père écrivit la musique. Durant la Révolution, il s'expatria à Saint-Domingue à l'aube de l'insurrection des esclaves. Il fut emprisonné par les insurrectionistes et menacé d'être fusillé. Désaugiers s'évada et quitta l'île sur un navire anglais en partance pour les Etats-Unis. Fiévreux, il fut laissé sur la côte près de New York, où une femme charitable l'abrita chez elle et le guérit. Désaugiers séjourna quelques temps à Philadelphie et revint à Paris en 1797, où il se livra au théâtre et à la chanson. Le théâtre des Jeunes artistes de la Montansier, les Troubadours, les Variétés et le Vaudeville jouèrent ses pièces avec beaucoup de succès. En 1808, il fit partie du Caveau et il en devint le président. Dans cette association il découvrit et encouragea Béranger. Désaugiers a composé plus d'une centaine de vaudevilles, souvent en collaboration avec Ségur, Dupaty, Radet, Maurice Séguier, Brazier, etc.

 

 

DUMERSAN, Théophile (Castelnau, 1780 - Paris, 1749)

Le véritable nom de sa famille fut Marien. Selon Larousse, il apprit à lire dans Racine et dans Molière, ce qui lui donna de bonne heure le goût du théâtre. En 1795, le savant Millin, nommé conservateur du Cabinet des médailles, appela à titre d'aide le jeune Dumersan. Il fut décoré en 1833, et en 1842 il fut nommé conservateur adjoint du département. En même temps, Dumersan composa quelques vaudevilles. En 1798, il débuta par Arlequin perruquier ou les Têtes à la Titus. On lui doit 238 pièces, dont 50 sont de sa seule plume.

 

DUPATY, Louis-Emmanuel-Félicité-Charles-Mercier (Blanquefort, 1775 - 1851)

Dupaty fut marin, ingénieur hydrographe et puis vint à Paris, où l'attira son goût pour la littérature dramatique. Les valets dans l'antichambre, opéra-comique qu'il fit représenter en 1802, obtint beaucoup de succès et fut " une critique piquante à l'endroit des adulateurs du premier consul ". Le gouvernement fit subir à l'auteur une courte détention, suspendit la pièce et ne permit de la reprendre que sous un autre titre, Picaros et Diego. Sous la Restauration, Dupaty se fit remarquer dans la presse libérale, particulièrement par ses articles dans La Minerve.

DUPIN, Jean Henri (Paris, 1787 - ?)

Dupin fut commis dans une maison de banque lorsqu’il fit son début au théâtre par Le voyage à Chambord, représenté au Vaudeville en 1808. Michel et Christine (1826) représenté au Gymnase, fut considéré un des meilleurs vaudevilles du répertoire moderne et eut un succès universel. Selon Larousse, il fut un des plus féconds vaudevillistes et librettistes de la France.

DUPORT, Paul (Paris, 1798 – Paris, 1866)

Dès l’âge de quinze ans, Duport composa une tragédie et en 1815, pendant les Cent-Jours, il en improvisa une seconde intitulée Dion, qui fut lue devant le comité du Théâtre-Français et reçue à correction. Après avoir terminé ses études, il écrivit des Essais sur Shakspeare, collabora à La biographie universelle et à plusieurs recueils de littérature, puis se tourna de nouveau vers le théâtre. Pendant une trentaine d’années il obtint un grand nombre de succès sur les scènes de Vaudeville, du Gymnase-Dramatique, des Variétés, du Palais-Royal et de l’Opéra-comique. Ses collaborateurs habituels furent : Ancelot, Bayard, Duvert et Lausanne, Scribe, de Planard, Mélesville, Étienne Arago, Deforges, Théaulon, Chapelle, Des Vergers et Saint-Hilaire. Ses succès ont surtout été obtenus dans le genre du vaudeville et la plupart furent imprimés dans des collections spéciales consacrées au théâtre.

 

DUVERT, Félix-Auguste (Paris, 1795 - ?)

Duvert embrassa, en 1811, la carrière militaire et servit jusqu’en 1817. Il fut alors employé dans diverses administrations et débuta au théâtre, en 1823, par un petit vaudeville, Les frères de lait, qui fut bien accueilli. Il fit représenter sur les scènes de genre de la capitale environ 160 pièces, dont plusieurs sont demeurées au répertoire. Il eut de nombreux collaborateurs, parmi autres Lauzanne et Saintine, sous le nom de Xavier.

 

FAVIÈRES, Étienne-Guillaume-François de (Paris vers 1755 – 1837)

Favières fut un ancien conseiller au parlement de Paris, et épousa la fille de Mandant, commandant de la garde nationale parisienne. En possession d’une fortune respectable, il s’occupa de littérature plus pour son plaisir que pour en tirer profit. Il fit jouer en 1790 Mauvaise tête et bon cœur, comédie en trois actes et en prose. Il composa plusieurs autres pièces avec des collaborateurs.

 

FOURNIER, Narcisse (vers 1809 - ?)

Fournier donna, soit seul, soit en collaboration, un assez grand nombre de pièces de théâtre, comédies et vaudevilles, qui, pour la plupart, ont été jouées au Gymnase, par exemple : La femme qu’on n’aime plus (1836), Tiridate (1841) et Belle Amélie (1842). Il écrivit aussi des romans : Struensée ou la Reine et le favori ; Alexis Petrowitch, etc.

 

FRANCIS (Marc-Françis-Denis-Thérésa Leroi, baron d’Allarde) (Besançon 1778 – vers 1840)

« Né avec une belle fortune, il se hâta de la gaspiller. Quand il en eut fini avec elle, il se mit à écrire des pièces charmantes, brillantes de traits étincelants, de couplets piquants, qu’on applaudissait, qu’on retenait et qu’on chantait partout » (Larousse). La plus populaire de ses productions fut Les chevilles de maître Adam, vaudeville en un acte, fait en société avec Moreau, et joué aux Variétés-Montansier en 1805. Il écrivit plusieurs autres pièces et publia ses Chansons en 1824.

 

GABRIEL (Jules-Joseph-Gabriel Lurieu) (Paris 1792- Paris 1869)

Gabriel montra de bonne heure sa disposition pour le théâtre et obtint un grand succès. Selon Larousse, « Ce qui ajoute à ce succès un cachet tout particulier, c’est que Gabriel est resté, toute sa vie, ce que la nature l’avait fait : un homme d’esprit et de cœur, peu envieux des distinctions honorifiques si recherchées par tant d’auteurs qui ne le valaient pas ». Il fut l’auteur de plusieurs ouvrages, par exemple Monsieur Pique-assiette, vaudeville en un acte, en collaboration avec Armand Dartois et Théaulon, représenté le 19 mai 1824 aux Variétés. Gabriel a aussi donné un certain nombre de pièces sous le nom de Lurieu.

 

GENSOUL, Marie-Alexis-Justin (Connaux, 1781 – Paris, 1848)

Venu jeune dans la capitale, il se fit connaître par des pièces de vers publiées dans les journaux et réunies en 1803 sous le titre de Mon premier pas. Il commença à écrire des pièces de théâtre et accepta, au moment de la Restauration, la place de sous-chef de bureau des relais à l’administration des postes. En 1820, il devint directeur de L’almanach des Muses et contribua au journal Le Commerce. Certaines de ses pièces de théâtre ont connu un très grand succès, notamment Le baiser au porteur et Lord Davenant. Gensoul composa aussi des opéras, des opéras comiques et des comédies. Il écrivit une Épître sur le théâtre, parue dans Les mémoires de la Société d’émulation de Cambrai (1813), et un roman, Blanche (1843).

 

GERSIN, N. (vers 1766 – Chantilly, 1833)

Un des plus féconds auteurs dramatiques du début du XIXe siècle, Gersin écrivit plusieurs dizaines de pièces de théâtre soit seul, soit en collaboration. Il débuta par un opéra, Rosine, qui fut joué à l’Académie royale de musique en 1786. Au théâtre du Vaudeville, parmi plusieurs autres, il fit jouer Arlequin-décorateur (1798), Les filles de mémoire (1807) et La tasse de chocolat (1811). Au théâtre des Variétés il fit jouer Une visite à Charenton (1818) et L’aveugle de Montmorency (1823).


GRÉTRY, André-Joseph (Boulogne-sur-Mer 1774 – 1826)

Fils d’un célèbre compositeur, Grétry a composé un grand nombre de pièces de théâtre, de romans et de poésies. Malgré sa fécondité littéraire, il vécut dans la pauvreté, devint aveugle et mourut « d’hydropsie ». Parmi ses productions, dont aucune n’obtint un grand succès, nous citerons : Le barbier du village, opéra-comique en un acte (1802) et Sigebert, roi d’Austrasie, drame (1807). Il publia aussi Roses et pensées, recueil de contes, fables et romances (1805) et L’amour et le crime ou Quelques journées anglaises (1807).

 

HAPDÉ, Jean-Baptiste-Auguste, connu au théâtre sous le nom d’Augustin
(Paris 1774 – Paris 1839)

Hapdé reçut une bonne instruction, fit représenter en 1794 sur la scène et écrivit dès cette année pour le théâtre. En 1800, il quitta le monde littéraire pour joindre l’armée, où il devint secrétaire du général Hédouville et administrateur des hôpitaux militaires, et retourna à Paris en 1802. Il recommença à composer des mélodrames et des parades et devint, en 1810, administrateur des Jeux gymniques, théâtre spécialement consacré à la pantomime. Ce théâtre fit faillite en 1812 et avec la campagne de 1813, Hapdé obtint la place de directeur des hôpitaux militaires de la grande armée. En 1814, il publia une brochure dans laquelle il attaquait Bonaparte. Pendant les Cent-Jours, il s’enfuit en Angleterre. De retour à Paris après le départ de Napoléon, il devint royaliste et sous le règne de Louis XVIII Hapdé devint membre de la Légion d’honneur, chevalier de l’Eperon d’or du pape et membre de la Société académique de Paris. Pour la scène, il écrivit un assez grand nombre pièces, dont on cite : La prise de Mantoue ou les Français en cantonnement, opéra-comique en 2 actes (Ambigu-Comique, 1797); L’enfant du mystère ou les Amants du XVe siècle, pantomime en 3 actes (Théâtre de la Cité, 1800) et Thérèse et Faldom ou le Délire de l’amour (Lyon, 1809).

 

JOHNSON, Ben (Westminster 1574 – 1637)

Johnson, le célèbre poète dramatique anglais, fut placé par ses parents à Cambridge. Il fut retiré de l’université par son beau-père pour l’initier à son métier de maçon. Ensuite il quitta son travail, servit comme volontaire en Flandres, revint en l’Angleterre, devint acteur et commença à composer des pièces. En 1596, sa première publication, la comédie Chacun dans son caractère fut admirée par le public et la reine Elizabeth I, qui accorda sa protection au jeune Johnson. Johnson fut membre du club de la Sirène, où se réunirent Shakespeare, Donne et autres poètes fameux de l’époque, puis de la taverne de Saint-Dunstan, où il fut nommé président. Ses pièces principales sont : la Chute de Séjan (1603), Valpone ou le Renard (1605), Épicaene ou la femme silencieuse (1609) et Catilina (1611). Les œuvres de Johnson ont été traduites en français pour la première fois par Ernest Lafond en 1863.

 

JOUY, Victor-Joseph Étienne, dit DE (Jouy 1769 – 1846)

Après 1797 et une jeunesse orageuse plein d’aventures militaires et révolutionnaires, sa vie fut entièrement consacrée à la littérature. Jouy composa des tragédies, comédies, opéras et vaudevilles. Dans tous ces genres il obtint du succès mais pas d’excellence. Sa série de livres sous le titre commun d’Ermite ont fondé sa réputation et eurent une vogue immense. Jouy fut élu membre de l’Académie française en 1815. En 1823, sous la Restauration, il fut condamné à trois mois de prison pour un article inséré dans La biographie des contemporains. En 1831, Jouy reçut de Louis-Philippe la place de conservateur de la bibliothèque du Louvre. Quelques ouvrages de ce littérateur sont : Vestale, tragédie lyrique (1807); Sylla, tragédie (1822) et Le franc-parleur, suite de L’ermite de la Chaussée d’Antin (1812-1815).

 

LA MARTELIÈRE, Jean-Henri-Ferdinand (Fervrette, Haut-Rhin, 1761 – 1830)

Ce littérateur était issu d’une ancienne famille allemande, qui avait changé son nom de Schwingdenhammer en une forme française. La Martelière fit ses études en Allemagne, où il se lia avec Schiller. Ensuite il parcourut l’Europe et s’installa à Paris, où il s’occupa de littérature. La Martelière donna au théâtre plusieurs pièces, dont : Robert, chef de brigands (1792) et Le tribunal redoutable (1793), qui obtinrent beaucoup de succès.

 

LAVERPILLIÈRE, A. (L’Yonne, 1790 – 1852)

En 1817, il fit recevoir au Théâtre-Français une comédie en cinq actes et en vers, Le Sophiste, et, en 1822, une autre pièce, Les deux mahométans. La Verpillière dut avoir recours aux tribunaux pour faire représenter ces deux œuvres. Cependant, par arrêt de la cour royale, Le Sophiste fut réduit à trois actes et enfin joué en 1833 sous le titre de L’homme et ses écrits. Sa pièce Les deux mahométans fut modifiée aussi par la censure et jouée en 1835. Ce dramaturge donna ensuite : L’argent et la politique, comédie en vers (1834) et Cinquante ans d’histoire en cinquante pages, écrit politique (1834).

 

LÉGER, François-Pierre-Auguste (Bernay, 1766 – Paris, 1823)

Léger était fils d’un chirurgien estimé et se fit abbé, puis précepteur. Au début de la Révolution, il entra dans la troupe des comédiens du théâtre du Vaudeville et puis s’engagea avec le théâtre des Troubadours. Cette entreprise ayant avorté, Léger quitta le théâtre, devint greffier de la justice de la paix à Saint-Denis, et fut par la suite directeur de théâtre à Nantes. Il composa un grand nombre de pièces, parmi lesquelles : Le corsaire comme il n’y en a point, en trois actes (1790) et des livrets d’opéra : Heureuse ivresse, un acte (1791) et L’orphelin et le curé (1790).

 

LEMERCIER, Louis-Jean-Népomucène (Paris, 1771 – 1840)

Le père de Lemercier avait été secrétaire du duc de Penthièvre, du comte de Toulouse, et enfin de la duchesse de Lamballe, qui fut la marraine de Népomucène. À seize ans, Lemercier composa une tragédie, Méléagre, qui fut jouée sur le Théâtre-Français. Sa réputation littéraire ne commença qu’à l’apparition du Tartufe révolutionnaire (1795), dont la représentation fut arrêtée par le Directoire. Son Agamemnon de 1794 fut son plus grand et son dernier succès. Après le 18 brumaire, il fut bien placé sous Napoléon mais des allusions politiques dans sa tragédie Charlemagne causa un éclat avec le pouvoir. Avec la proclamation de l’Empire, il envoya sa démission de la Légion d’honneur. En 1810, Lemercier se maria et fut reçu d’Académie Française. Sous la Restauration, il s’occupa de ses productions littéraires et fit à l’Athénée un cours de littérature dont les leçons ont été publiées en 4 volumes.

 

LORAUX, Michel Fillette (Paris, 1779 – vers 1850)

Loraux fut à la fois inspecteur de la libraire et comptable à l’Odéon. On cite de lui les pièces suivantes : Le dîner de famille, banquet offert à Louis Picard, représenté à l’Odéon (1816); Jean Second, traduction libre en vers; Une heure d’absence, comédie en prose (1812); La rivale d’elle-même, comédie en trois actes et en vers (1816).

 

MONNAIS, Désiré-Guillaume-Édouard (Paris, 1798 – Paris 1868)

Monnais se fit inscrire comme avocat au barreau de Paris mais ensuite s’occupa exclusivement de littérature, de critique théâtrale et d’art. Il publia de nombreux articles dans des journaux dramatiques. En 1836, Monnais obtint un emploi au ministère de l’Intérieur, section des théâtres. Il fut nommé, en 1838, commissaire près des théâtres lyriques. En 1841, il devint l’associé de Léon Pillet pour la direction de l’Opéra. Il cessa d’occuper de cette position en 1847 et, en 1852, il entra au ministère d’État en qualité de commissaire des théâtres. Monnais prit le pseudonyme Paul Smith pour ses articles dans La revue et gazette musicale. Entre autres, on lui doit Mimili ou Souvenirs d’un officier français dans une vallée suisse, traduit de l’allemand (1827); Esquisses de la vie d’artiste (1844) et Sept notes de la gamme, roman (1848). Entre 1830 et 1837, il composa des vaudevilles en collaboration avec Chapelle et Paul Duport, dont on cite : La demande en mariage ou le Jésuite retourné, Le cour des messageries et Le secret d’État.

 

MOREAU, Charles-François-Jean-Baptiste (Paris, 1783 – Paris, 1832)

Moreau se fit recevoir avocat mais renonça à cette carrière pour composer des pièces de théâtre et écrire dans les journaux. À partir de 1806, soit seul, soit en collaboration, il composa une cinquantaine de pièces. Il écrivit aussi de nombreux articles dans L’Aristarque, Le Journal des arts, La Quotidienne et Le Journal général. Après la révolution de Juillet, il prit part à la rédaction politique du Courrier français. Le gouvernement de Louis-Philippe le nomma maître des requêtes en service extraordinaire. Parmi ses pièces diverses on cite: Val-au-vant ou le Pâtissier d’Asnières, folie en un acte et en prose (1812), Boulevard Bonne-Nouvelle (1821) avec Scribe et Mélesville et La femme du sous-préfet (1821) avec Sewrin.

 

OUTREPONT, Charles-Thomas-François (Bruxelles, 1777 – Paris, 1840)

Outrepont suivit son père à Paris, devint sous-chef dans les droits réunis, se démit de son emploi pour s’adonner entièrement à la culture des lettres et perdit sa fortune dans des spéculations de Bourse. Parmi ses principaux écrits on cite : Dialogue des morts, suivi d’une lettre de J. J. Rousseau (1825), La Saint-Barthélemy, drame historique (1826) et La Mort de Henri III ou les Ligueurs, drame (1826). Ses drames ne furent point joués au théâtre.

 

OZANEAUX, Jean-Georges (Paris, 1795 – 1852)

Ozaneaux fut successivement professeur au collège Charlemagne, recteur à Bourges, à Clermont et à Toulouse, inspecteur général des études (1837) et membre du Conseil supérieur de l’Instruction publique. Il écrivit plusieurs ouvrages historiques et éducatifs. Quelques-unes de ses pièces de théâtre ont été représentées avec un certain succès et furent réunies sous le titre : Erreurs poétiques en 1849. Avec Sauvage, il écrivit Newgate ou les Voleurs, en quatre actes, représenté à la Gaieté (1829), Bigame en trois actes, donné à la Porte-Saint-Martin (1830) et Le dernier jour de Missolonghi, drame en trois actes, joué à l’Odéon (1828).

 

PICARD, Louis-François (Paris, 1769 – 1828)

Fils d’un procureur au parlement de Paris et neveu d’un médecin réputé, Picard se décida pour le théâtre. À dix-huit ans, il s’essaya comme acteur sur le petit théâtre Mareux, rue Saint-Antoine. En 1787, il publia un petit roman, Eugène de Senneville et fit en 1789 représenter Badinage dangereux, en collaboration avec Fiévée. Sa réputation fut lancée avec Le masque et Encore des Ménechmes, Le passé, le présent et l’avenir, comédie en trois actes en en vers, représentée au Théâtre-Français puis transportée aux théâtres du boulevard. Picard continua à jouer des rôles, se maria et obtint un engagement au théâtre Mareux avec sa femme et son frère. Après le succès des Visitandines, opéra-comique en deux actes (1792), Picard entra à la Comédie-Française. Vers 1800, il prit la direction du théâtre Louvois et transféra peu après à l’Odéon, où il fut directeur, auteur et comédien. En 1807, il quitta l’Odéon pour siéger à la seconde classe de l’Institut. Ensuite il fut appelé à la direction de l’Opéra, qu’il quitta, en 1816, pour reprendre celle de l’Odéon. Picard fit jouer plus de cent pièces et écrivit aussi des romans.

 

RIBIÉ, César (Paris, 1755 – Martinique, 1830)

À quinze ans, Ribié quitta son père, un montreur de marionnettes, poursuivit divers travaux, puis se fit admettre dans la troupe du théâtre de Nicolet et y joua de petits rôles. Il fut ensuite engagé au théâtre des Associés, et ensuite parcourut la province. En 1790, il se rendit dans les colonies françaises avec une troupe de comédiens, mais n’y trouva pas la fortune. De retour en France, il devint directeur du théâtre de la Gaieté, qu’il abandonna pour donner des représentations en province. À Rouen, il fonda le théâtre de la République. De retour à Paris, il dirigea divers théâtres et retourna vers 1812 dans les colonies, où il termina sa carrière. Comme auteur dramatique, il donna au théâtre de Nicolet son premier ouvrage, Le bon seigneur ou la Vertu récompensée, drame en un acte, en prose (1782). On lui doit aussi : Correction villageoise ou les Bons parents, pantomime en vers libres (1785); Deux petites sœurs (1784) et Polichinelle protégé par la fortune, en trois actes (1785).

 

ROCHEFORT, marquis Claude-Louis-Marie de Rochefort-Luçay, plus connu sous le nom d’Amand de (Evaux, 1790 – 1871)

Parce que sa famille fut ruinée durant la Révolution, Claude-Louis fut d’abord commis dans une librairie du passage des Panoramas, à Paris, puis obtint un emploi au ministère de l’Intérieur. Sous la Restauration, il fut attaché comme secrétaire au gouverneur de l’île de la Réunion. De retour en France, il se livra à des travaux littéraires et devint le collaborateur de Martainville au Drapeau blanc et se lia avec des écrivains légitimistes. Il composa un assez grand nombre de vaudevilles soit seul, soit en collaboration. Parmi ses vaudevilles on cite : Pages et les poissardes en deux actes (1840), La Mère Saint-Martin ou le Diable s’en mêle, en un acte (1841) et Les Mystères de Passy, en cinq actes (1844).

 

ROUGEMONT, Michel-Nicolas Balisson, baron de (La Rochelle, 1781 – Paris, 1840)

Ayant perdu son père en 1797, Rougemont servit quelque temps dans la marine. Il devint, en 1799, officier d’ordonnance du marquis du Grignon et du comte de Sezannet dans l’armée vendéenne. En 1800, il vint à Paris et composa des pièces de théâtre. En 1826, il obtint la croix de la Légion d’honneur. Rougemont fut aussi membre de la Société des Soupées de Momus, membre de l’Athenée des arts, du Caveau moderne et de la Société d’émulation de Cambrai. Il collabora à La Quotidienne, au Journal général de France, au Journal de Paris, à L’Aristarque, à La Gazette de France et aux Annales de la jeunesse. Rougement réussit surtout dans le vaudeville, mais écrivit aussi des poésies et des romans. Parmi ses vaudevilles on cite : Romance, en un acte (1800); Célestine ou les Époux sans l’être, mélodrame en trois actes (1800) et Le mariage de Charlemagne, tableau historique en un acte et en vers (1810).

 

LOURDET DE SANTERRE, Jean-Baptiste (Paris, 1735 – Paris, 1815)

Il fut auditeur, puis maître de la chambre des comptes, conseiller du roi à l’Hôtel de ville (1766) et enfin censeur royal. Lourdet de Santerre prit le goût du théâtre et composa plusieurs pièces avec succès, dont on cite : Comédienne sans le savoir, à l’Opéra-Comique (1758), Annette et Lubin, à la Comédie-Italienne (1762); Ziméo, opéra en trois actes (1800).

 

SAUVAGE, Thomas-Marie-François (Paris, 1794 – ?)

Sauvage débuta, en 1814, au Vaudeville, avec une pièce intitulée Mademoiselle Hamilton. Il écrivit un grand nombre de pièces, soit seul, soit en collaboration. En 1827 il prit la direction de l’Odéon, qu’il abandonna au bout d’une année. Il donna un grand nombre d’articles de critique théâtrale au Journal général de France et au Moniteur. Parmi ses ouvrages on cite : Le portefeuille ou le Lord impromtu, en un acte (1820); Le petit ramoneur, drame en trois actes (1826) et Marguerite d’Anjou, opéra en trois actes (1826).

 

SÉGUR, Joseph-Alexandre, vicomte de (Paris, 1756 – Bagnères, 1805)

Après avoir rapidement parcouru la carrière militaire, Ségur prit sa retraite en 1790 et se consacra aux lettres. Parmi ses pièces on cite Rosaline et Floricourt, Le fou par amour, et Le retour du mari, représentés au Théâtre-Français. Il fit jouer aussi des pièces à l’Odéon. Sa dernière production, Les femmes (1802), a été souvent réimprimée. Ségur fut aussi l’auteur d’un roman épistolaire, Correspondance secrète entre Ninon de Lenclos, le marquis de Villarceaux et Mme de M (1790) et l’éditeur des Mémoires du baron Besenval. Ses œuvres diverses furent publiées en 1819.

 

SEWRIN, Charles-Augustin (Metz, 1771 – Paris, 1853)

Sous la Révolution et l’Empire, il fit jouer des vaudevilles sur les petits théâtres de Paris. Nommé sous la Restauration secrétaire archiviste de l’hôtel des Invalides, il perdit cette place par suite de la Révolution de 1830. Il composa, à partir de 1793, plusieurs opéras-comiques, comédies et vaudevilles, soit seul, soit en collaboration. Parmi ses livrets d’opéra on cite : La moisson, comédie; L’auberge de Kaufburn, vaudeville; et Mon oncle Antoine.

 

THÉAULON, Marie-Emmanuel-Guillaume (Aigues-Mortes, 1787 – Paris, 1841)

Ce dramaturge fécond composa plus de 200 pièces, dont la plupart furent des vaudevilles. Son collaborateur le plus assidu fut Armand Dartois, avec qui il avait débuté. Les deux furent les auteurs royalistes par excellence des deux Restaurations. Parmi ses pièces on cite : Le roi et la ligue, opéra-comique en deux actes (1816); Le Panorama de Paris ou C’est fête partout, vaudeville en cinq tableaux (1821) et L’artiste ambitieux ou l’Adoption, comédie en cinq actes et en vers (1820).

 

VIEILLARD DE BOISMARTIN, Pierre-Ange (Rouen, 1778 – Paris, 1862)

Il vint de bonne heure s’établir à Paris, où il obtint un emploi au Trésor en 1806. En 1820, il fut nommé censeur royal, puis, de 1822 à 1824, il dirigea Le Journal des maires. En 1826 il fut appelé à la bibliothèque de l’Arsenal en qualité de conservateur. Il en est devenu administrateur en 1851, puis il passa, en 1853, à la bibliothèque du Sénat. Sous l’Empire et la Restauration, Vieillard de Boismartin jouit d’une véritable réputation d’écrivain dramatique. Il débuta en 1799 avec une parodie collaborative intitulée Orviétan, que jouer l’Ambigu-Comique. Parmi ses pièces principales on cite : Les masques, joué à la Gaieté en 1800; Chapelle et Bauchaumont, pièce représentée en 1806 au théâtre Montansier et Les rêveurs éveillés, au Vaudeville en 1813. Parmi ses livrets d’opéra on distingue : Le Premier homme du monde, joué à l’Opéra Comique en 1800 et Blanche et Guiseard, en trois actes (1824). Il composa aussi un certain nombre de cantates pour l’Académie des beaux-arts de 1813 à 1829.

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28.02.07